La Russie a récemment annoncé l’élargissement de la liste des pays éligibles au commerce de devises sur son marché financier, portant leur nombre à 40 contre 30 il y a deux ans. Parmi les nouveaux entrants figurent la Tunisie, le Nigeria, l’Éthiopie, ainsi que des pays hors d’Afrique comme le Laos et le Mexique.
Cette décision s’inscrit dans une stratégie de diversification économique menée par Moscou, alors que le pays fait face à des sanctions occidentales renforcées depuis le début de la guerre en Ukraine.
Un repositionnement économique face aux sanctions occidentales
L’élargissement de cette liste vise avant tout à diversifier les partenaires commerciaux de la Russie et à atténuer l’impact des restrictions imposées par les États-Unis et l’Union européenne. Ces sanctions ont restreint l’accès de la Russie aux marchés financiers internationaux, entraînant une pénurie de devises étrangères et une pression accrue sur le rouble.
En permettant à de nouveaux pays comme la Tunisie de participer au commerce de devises, Moscou espère stabiliser ses échanges commerciaux en contournant le système financier dominé par le dollar américain et l’euro.
Cette initiative s’aligne également avec la volonté de la Russie de renforcer ses liens avec les économies émergentes, en particulier en Afrique et en Amérique latine.
Un nouveau levier économique pour la Tunisie ?
L’intégration de la Tunisie dans cette liste pourrait ouvrir des opportunités économiques pour le pays, notamment en facilitant les échanges commerciaux et les investissements avec la Russie. Les secteurs tunisiens de l’énergie, de l’agriculture et du tourisme pourraient en tirer parti, en bénéficiant de nouvelles possibilités d’exportation et de financement.
Toutefois, cette annonce survient dans un contexte géopolitique tendu. Les pressions exercées par les États-Unis et l’Union européenne sur leurs alliés économiques pourraient freiner certaines coopérations. En effet, Washington a déjà réagi à ces nouvelles dynamiques, Donald Trump ayant menacé d’imposer des droits de douane de 100 % aux pays membres des BRICS s’ils mettent en place une monnaie alternative au dollar pour le commerce international.
Vers une réorganisation du système monétaire international ?
Cette décision s’inscrit dans un mouvement plus large porté par le groupe BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), qui ambitionne de réduire la dépendance au dollar américain. En développant des mécanismes financiers alternatifs, la Russie et ses partenaires cherchent à rééquilibrer les échanges mondiaux et à créer un système monétaire plus diversifié.
Si la Tunisie reste prudemment alignée sur ses principaux partenaires économiques traditionnels, ce rapprochement avec la Russie pourrait être une opportunité à ne pas négliger pour dynamiser son commerce extérieur, dans un monde en pleine reconfiguration géo-économique.
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