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L’Algérie contre-attaque : toute restriction française entraînera des mesures équivalentes

L’Algérie contre-attaque : toute restriction française entraînera des mesures équivalentes

Une crise diplomatique sur fond de restrictions migratoires

Les relations entre l’Algérie et la France connaissent une nouvelle flambée de tensions après que Paris a menacé de remettre en cause les accords de 1968, qui offrent un statut particulier aux Algériens en matière de séjour, de circulation et d’emploi.

En réponse, Alger a fermement rejeté ces “ultimatums et menaces” et a annoncé des mesures de réciprocité immédiates.

Un contentieux ravivé par un attentat à Mulhouse

Cette montée des tensions intervient après une attaque survenue samedi à Mulhouse, où un Algérien de 37 ans en situation irrégulière et sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF) est accusé d’avoir tué une personne et blessé sept autres. Cet événement a conduit le Premier ministre français, François Bayrou, à réévaluer la politique migratoire et à pointer du doigt l’inefficacité des accords bilatéraux avec l’Algérie.

Lors d’un comité interministériel sur l’immigration, François Bayrou a déclaré que “les victimes sont les victimes directes du refus d’application de ces accords” et a souligné que le suspect avait été présenté à quatorze reprises aux autorités algériennes, qui ont systématiquement refusé de le reprendre.

L’Algérie défend sa souveraineté et promet une réciprocité immédiate

Dans un communiqué publié jeudi, le ministère algérien des Affaires étrangères a dénoncé une “escalade” initiée par la France et a précisé que “l’Algérie n’a pris l’initiative d’aucune rupture et a laissé la partie française en assumer seule la responsabilité pleine et entière”.

Le ministère a également averti que “toute remise en cause de l’Accord de 1968 (…) sera suivie de la part de l’Algérie d’une même remise en cause des autres accords et protocoles de même nature”.

Cette déclaration marque un durcissement de la position algérienne face aux décisions françaises, notamment en matière de mobilité entre les deux pays.

Un bras de fer qui pourrait impacter des milliers de ressortissants

Dans le cadre de cette nouvelle politique migratoire, Paris envisage de soumettre au gouvernement algérien une liste d’”urgence” de personnes considérées comme prioritaires pour un retour en Algérie. Un délai d’”un mois, six semaines” a été évoqué pour la réévaluation des accords bilatéraux.

Face à cette pression, Alger se montre inflexible et insiste sur la nécessité de préserver ses intérêts nationaux. Cette crise diplomatique pourrait avoir des répercussions importantes sur les dizaines de milliers de ressortissants algériens vivant en France sous le régime spécifique des accords de 1968.

Un avenir incertain pour les relations franco-algériennes

Alors que les tensions entre Paris et Alger ne cessent de croître, l’avenir des relations bilatérales reste incertain. La remise en cause de l’Accord de 1968 pourrait marquer un tournant majeur et fragiliser davantage une coopération déjà complexe entre les deux pays.

Les prochaines semaines seront cruciales pour déterminer si un dialogue est encore possible ou si une rupture diplomatique plus profonde se profile.

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