Economie

L’Algérie réclame une révision de l’accord d’association avec l’Union européenne

L’Algérie réclame une révision de l’accord d’association avec l’Union européenne

L’Algérie, sous l’impulsion du président Abdelmadjid Tebboune, a annoncé sa volonté de renégocier l’accord d’association avec l’Union européenne (UE). Cet accord, signé en 2002 et entré en vigueur en 2005, est jugé obsolète par le gouvernement algérien en raison des transformations majeures de son économie.

Lors d’un Conseil des ministres tenu le dimanche 26 janvier, Abdelmadjid Tebboune a souligné que cette révision n’est pas motivée par un conflit, mais vise à consolider les relations entre l’Algérie et l’Union européenne sur la base du « principe gagnant-gagnant ».

Une économie en mutation

Au moment de l’entrée en vigueur de l’accord en 2005, les exportations algériennes reposaient presque exclusivement sur les hydrocarbures. Aujourd’hui, elles se diversifient grâce à des secteurs tels que l’agriculture, les minéraux, le ciment et les produits alimentaires. Ces évolutions imposent, selon le président Tebboune, une révision de l’accord pour mieux refléter la nouvelle réalité économique de l’Algérie.

L’Union européenne demeure le principal partenaire commercial de l’Algérie, représentant environ 50,6 % du commerce international du pays en 2023. Cependant, les échanges restent déséquilibrés : les exportations algériennes sont encore largement dominées par le pétrole et le gaz, tandis que les produits hors hydrocarbures peinent à accéder aux marchés européens en raison des quotas et normes restrictifs.

Des tensions autour du commerce et des investissements

Le 14 juin, Bruxelles a engagé une procédure de règlement des différends contre l’Algérie, accusant cette dernière d’imposer des restrictions aux importations et investissements européens. L’Algérie, pour sa part, reproche à l’UE un manque d’investissements significatifs.

Entre 2005 et 2020, les investissements européens en Algérie n’ont atteint que 13 milliards de dollars, selon Ahmed Attaf, ministre des Affaires étrangères. Pendant ce temps, les échanges commerciaux entre les deux parties ont totalisé 1 000 milliards de dollars, dominés par les exportations d’hydrocarbures algériens.

Pour réduire sa dépendance aux importations et stimuler sa production locale, le gouvernement algérien a multiplié les mesures visant à réguler le commerce extérieur. Cette stratégie cherche également à attirer des investisseurs étrangers tout en répondant aux besoins croissants de diversification économique.

Vers un nouvel accord équilibré

Alors que les discussions devraient bientôt commencer entre Alger et Bruxelles, le président Tebboune insiste sur la nécessité d’un accord plus équitable. L’objectif est d’ouvrir davantage le marché européen aux produits algériens hors hydrocarbures tout en stimulant les investissements européens dans le pays.

La révision de cet accord apparaît cruciale pour réorienter les relations économiques entre les deux partenaires et répondre aux attentes d’une économie algérienne en pleine mutation. Pour Tebboune, cet ajustement est une étape essentielle pour transformer l’Algérie en un acteur économique diversifié et compétitif sur la scène internationale.

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