Le futur chancelier allemand Friedrich Merz a réaffirmé, ce dimanche 9 mars, son ouverture à une discussion sur l’extension du bouclier nucléaire français en Europe.
Cette déclaration intervient dans un contexte de remise en question de l’alliance transatlantique par le président américain Donald Trump, obligeant les Européens à repenser leur sécurité collective.
Lors d’une interview à Deutschlandfunk, Friedrich Merz a souligné que l’Europe doit renforcer sa capacité de dissuasion nucléaire, notamment en raison de la politique américaine plus incertaine envers ses alliés. “Nous devons simplement devenir plus forts ensemble en matière de dissuasion nucléaire en Europe”, a-t-il affirmé.
Emmanuel Macron a répondu favorablement à cette ouverture en annonçant un débat sur l’extension de la dissuasion nucléaire française à d’autres pays européens. Le chef de file des conservateurs allemands avait déjà évoqué le mois dernier l’idée d’un partage nucléaire avec Paris et Londres, seule autre puissance nucléaire d’Europe occidentale.
Toutefois, Friedrich Merz a tenu à préciser que ces discussions doivent se faire “en complément du parapluie nucléaire américain, que nous souhaitons bien sûr maintenir”. Cette déclaration vise à rassurer sur la position de l’Allemagne vis-à-vis de son engagement envers l’OTAN et les États-Unis, alors que Washington semble adopter une posture plus protectionniste sous la présidence de Donald Trump.
Depuis son retour à la Maison-Blanche, Trump a surpris ses alliés en modifiant sa politique sur l’Ukraine et en menaçant de revoir la coopération militaire avec l’Europe. Cette incertitude a ravivé le débat sur l’autonomie stratégique européenne et l’opportunité d’une dissuasion nucléaire renforcée sur le continent.
Malgré ces nouvelles perspectives, Friedrich Merz a rappelé que l’Allemagne ne peut ni ne sera autorisée à posséder elle-même des armes nucléaires, étant signataire du Traité international sur la non-prolifération (TNP). Cette contrainte juridique n’a cependant pas empêché certains membres de l’AfD (Alternative pour l’Allemagne) de militer pour que Berlin développe son propre arsenal nucléaire.
Afin de répondre aux préoccupations sécuritaires croissantes, Friedrich Merz a annoncé la semaine dernière un programme d’investissements de plusieurs centaines de milliards d’euros, destiné au réarmement et à la défense. Cette décision vise à assurer la montée en puissance des capacités militaires allemandes, tout en consolidant la coopération avec ses partenaires européens.
L’ouverture de Friedrich Merz à un partage du bouclier nucléaire français pourrait marquer une évolution majeure de la doctrine de défense européenne.
Reste à savoir comment cette initiative sera accueillie par les autres États membres de l’UE et si elle permettra de renforcer la sécurité collective du continent face aux défis géopolitiques actuels.
Laissez un commentaire