Neutraliser les “ennemis” de l’intérieur (juges fédéraux, journalistes, fonctionnaires…) qui osent se dresser sur la route du président Donald Trump, mais également fermer la porte aux étrangers qui critiquent ouvertement les dérives du nouveau système. L’Amérique de Trump foule au pied 250 ans de traditions démocratiques et avance, écrase toutes les têtes qui dépassent. On en sortira peut-être un jour… ou pas. En attendant les dégâts sont sous nos yeux, un chercheur français vient d’être broyé par le rouleau compresseur du trumpisme. Il a été refoulé à sa descente d’avion à cause de ses “opinions personnelles” sur la politique du président américain en matière de recherche.
Le membre du CNRS (Centre national de la recherche scientifique) venait prendre part à une conférence. Le gouvernement français a dénoncé hier mercredi 20 mars cette décision sans précédent. “J’ai appris avec préoccupation qu’un chercheur français“, en mission pour le CNRS, “qui se rendait à une conférence près de Houston s’est vu interdire l’entrée sur le territoire américain avant d’en être expulsé“, a déclaré le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste…
“Cette mesure aurait été prise par les autorités américaines parce que le téléphone de ce chercheur contenait des échanges avec des collègues et des relations amicales dans lesquels il exprimait une opinion personnelle sur la politique menée par l’administration Trump en matière de recherche (…). La liberté d’opinion, la recherche libre et les libertés académiques sont des valeurs que nous continuerons à revendiquer fièrement. Je défendrai la possibilité pour tous les chercheurs français d’y être fidèles, dans le respect de la loi“, a martelé le ministre.
Le ministère français des Affaires étrangères souligne que les USA sont “souverains” dans l’admission et le séjour des ressortissants étrangers sur leur sol, il a ajouté que les services consulaires français ont été “informés de cette situation“. Mais il “déplore cette situation” et redit sa “volonté de promouvoir la liberté d’expression“, de même que l’engagement du gouvernement français “pour la coopération universitaire et scientifique“.
D’après une source diplomatique les faits se sont produits le 9 mars 2025. Ce chercheur dans le domaine spatial aurait été contrôlé de manière aléatoire à son arrivée, son ordinateur professionnel et son téléphone personnel auraient été passés au peigne fin. Des messages sur le traitement des scientifiques par l’administration Trump auraient été débusqués. On lui aurait reproché des messages “qui traduisent une haine envers Trump et peuvent être qualifiés de terrorisme“…
Son matériel professionnel et personnel auraient été saisis et le chercheur reconduit vers l’Europe le 10 mars. Selon une autre source au fait de cette affaire, “des messages haineux et de conspiration” lui ont été reprochés. Une enquête du FBI lui aurait été notifiée, mais très vite “les charges ont été abandonnées“, ce qui en dit long sur le sérieux des accusations portées contre ce Français. Une anomalie de plus, à la suivante !
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