L’apiculture en Tunisie est une activité ancestrale qui connaît aujourd’hui un regain d’intérêt, notamment auprès des jeunes.
Avec une flore mellifère variée et un climat propice, le pays dispose d’un potentiel apicole important, mais le secteur reste encore peu structuré.
Une tradition millénaire
La cueillette des rayons de miel est pratiquée en Tunisie depuis la nuit des temps. Dès l’Antiquité, l’Afrique du Nord était connue comme la « cuve à miel » de l’Empire romain, grâce à la douceur de son climat et à la richesse de sa flore.
Les techniques apicoles traditionnelles, utilisant des ruches en écorce de liège, en roseau ou en tronc de palmier, se sont transmises de génération en génération. Cependant, ces méthodes restaient rudimentaires, basées principalement sur la cueillette du miel et des essaims naturels.
La modernisation du secteur
C’est dans les années 1970 que les premières actions de développement de l’apiculture moderne ont été entreprises en Tunisie, avec l’assistance de l’Office de l’Élevage et des Pâturages (OEP).
La conversion des ruches traditionnelles en ruches à cadres a permis une gestion plus rationnelle des colonies d’abeilles. Depuis, le secteur a continué à se structurer, avec la création d’associations d’apiculteurs, de laboratoires de contrôle de la qualité du miel et d’ateliers de production de ruches. La Tunisie a également adhéré à Apimondia, la fédération internationale d’apiculture.
Un potentiel encore sous-exploité
En 2023, le secteur de l’apiculture en Tunisie comptait 13 mille apiculteurs et 305 mille ruches (302 mille moderne et 3 traditionnelles). Depuis des années, la production moyenne de miel a régressé remarquablement pour se situer actuellement à 8 kg par ruche actuellement.
Les principaux défis à relever sont la professionnalisation des apiculteurs, l’amélioration des pratiques apicoles, le développement de la production de miel biologique et la valorisation des autres produits de la ruche (propolis, gelée royale, venin d’abeille).
Une opportunité pour les jeunes
Face à un taux de chômage élevé chez les jeunes, l’apiculture séduit de plus en plus comme une alternative professionnelle. Avec un faible coût d’investissement et une rentabilité intéressante, elle permet un retour vers une agriculture raisonnée et durable.
Des initiatives comme la création de ruches intelligentes et connectées, ou le développement de l’apiculture urbaine, montrent l’engouement des jeunes pour ce secteur. L’apiculture contribue également à la préservation de l’environnement, en luttant contre la perte de terres, la désertification et la déforestation.
L’apiculture en Tunisie dispose d’un fort potentiel de développement, porté par une tradition ancestrale et un intérêt grandissant des jeunes. Avec les bons investissements et un soutien institutionnel adapté, ce secteur peut devenir un levier important pour l’emploi et le développement durable dans le pays.
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