Economie

L’austérité exacerbe la désautonomisation des femmes (Etude)

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Bien qu’elles contribuent à raison de 80% dans la production alimentaire et qu’elles constituent 70% des travailleur(se)s agricoles, les femmes ne participent aux projets agricoles qu’à raison de 3%, c’est que révèle une nouvelle étude parue récemment et intitulée « L’impact des politiques d’austérité sur les femmes et les groupes marginalisés ».

Les données de l’étude montrent aussi que 19,3% seulement des femmes disposent de leurs propres revenus, contre 55,9% des hommes. Seulement 3 % des femmes possèdent un bien immobilier, contre 12 % des hommes.

L’austérité exacerbe la désautonomisation des femmes

L’étude constate aussi que les réductions des dépenses publiques exacerbent davantage ces inégalités et cette désautonomisation, en entraînant un triple coût pour les femmes. À la suite de l’élimination des emplois et des services du secteur public, les femmes pâtissent d’une perte d’emplois, d’un accès plus limité aux services et d’un fardeau de travail non rémunéré plus lourd.

Dans ce contexte, l’étude indique que les mesures d’austérité augmentent également la part des femmes de travail non rémunéré. En Tunisie, les hommes ne consacrent que 3 heures par semaine au travail domestique, tandis que les femmes y consacrent en moyenne 17 heures. Le travail domestique non rémunéré que les femmes prennent en charge est justement alourdi par les mesures d’austérité.

Afin de créer des emplois et de soutenir les femmes, on recommande que l’État doive investir davantage de ressources dans le secteur public qui manque de financement et de personnels, notamment dans les secteurs de la santé et l’éducation. Cela s’applique aux services de soins pour les personnes âgées ainsi qu’aux prestations fournies aux enfants aux niveaux préscolaires et prématernelles.

Recommandations

Les programmes de protection sociale doivent également être mis à jour à travers une approche du cycle de vie qui soit universelle, inclusive et adéquate. Cela pourrait inclure des programmes comme l’assurance-chômage, les allocations familiales universelles, etc. Ces réformes doivent également être sensibles aux genres et privilégier les droits de l’homme.

Pour financer ces services dans le secteur public, il est primordial, selon l’étude, d’adopter une politique fiscale juste et équitable basée sur les capacités contributives des personnes, des entreprises et des institutions. On évoque, à ce titre, l’importance d’adoption d’un impôt sur la fortune, sur le patrimoine, l’augmentation de l’impôt sur les revenus des sociétés et le taux d’imposition sur les successions.

On appelle aussi à l’adoption d’un impôt sur le revenu des personnes physiques plus progressif, et à plus d’investissement dans les ressources humaines et matérielles des administrations fiscales pour que la lutte contre la fraude et l’évasion fiscales soit plus efficace.

Cependant, en vue de promouvoir la justice et l’égalité, les décideurs politiques doivent réduire leur dépendance à l’égard de certaines sources fiscales, ce qui implique moins de recours aux impôts indirects, entre autres la taxe sur la valeur ajoutée et les autres taxes à la consommation, la création d’une liste de produits de première nécessité exonérés de TVA, y compris les serviettes et autres produits hygiéniques, les médicaments de base, etc.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek