Economie

Le blocage des projets des énergies renouvelables creuse le déficit énergétique à 4 milliards de dinars

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 Les exportations des produits énergétiques ont enregistré une hausse de 62% accompagnée par un accroissement des importations en valeur aussi de 86% et ce, selon le rapport mensuel sur la conjoncture énergétique publié hier mercredi 24 août 2022, par le ministère de l’Industrie, de l’Energie et des Mines.

Ainsi, le déficit de la balance commerciale énergétique est passé de 2011 millions de dinars (MD) à fin juin 2021 à 4121 MD à fin juin 2022, soit une augmentation de 105% (en tenant compte de la redevance du gaz algérien exportée).

En comptabilisant la redevance, le bilan d’énergie primaire fait apparaître à fin juin 2022, un déficit de 2.4  mégatonne équivalent pétrole (Mtep) contre un déficit enregistré à fin juin 2021 de 2 Mtep. Le taux d’indépendance énergétique, qui représente le ratio des ressources d’énergie primaire par la consommation primaire, s’est situé à 51% à fin juin 2022 contre 57% à fin juin 2021.

Néanmoins et face à l’ampleur du déficit énergétique, s’aggravant d’année en année, aucune mesure n’a été prise en matière d’économie d’énergie sachant que le besoin énergétique du pays est de 90.000 à 100.000 barils par jour alors que la production journalière du pétrole ne dépasse pas les 30.000 barils.

D’un autre côté Abdellatif Hammouda, responsable de l’association professionnelle des producteurs d’énergies renouvelables au sein de la confédération des Entreprises Citoyennes de Tunisie « Connect », a confirmé, le 22 juin dernier que de nombreux projets de production d’électricité à partir d’énergies renouvelables sont encore inactifs et non raccordés au réseau du Société tunisienne d’électricité et de gaz (STEG).

L’association professionnelle des producteurs d’énergies renouvelables estime que le blocage des projets de production de l’énergie électrique à partir d’énergies renouvelables est dû est principalement au refus du syndicat de la STEG de raccorder les projets avant d’introduire des révisions à la loi réglementant la production d’électricité à partir des énergies renouvelables permettant de préserver les intérêts de l’entreprise publique.

Hammouda a estimé que le blocage du raccordement des centrales photovoltaïques au réseau fait perdre au pays environ 2500 millions de dinars sous forme d’investissements inachevés et environ 400 millions de dinars de manque à gagner annuellement au profit de l’Etat.

Fin 2020, la STEG traine un déficit monstre de 3,9 milliards de dinars, des fonds propres négatifs de -2,28 milliards de dinars, un encours des emprunts de 7 milliards de dinars et des concours bancaires de 1,7 milliard de dinars. Elle reçoit, chaque année de l’État des subventions d’exploitation. De 2014 et jusqu’à 2020, l’État a versé à la société plus de 6 milliards de dinars de subventions.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek