Economie

Le FMI prévoit une accélération plus vive que prévu de l’inflation en Tunisie

Le FMI prévoit une accélération plus vive que prévu de l’inflation en Tunisie

Les pays du Moyen-Orient et d’Asie centrale (région MOAC) ont fait preuve de résilience en 2022 face à une série de chocs d’envergure mondiale VIENT DE révéler un rapport publié mercredi 3 mai 2023, par le Fonds Monétaire International (FMI), sous le titre « Perspectives économiques régionales : Préserver la stabilité macroéconomique dans un contexte toujours incertain » (Mai 2023).

Cependant, selon le fonds, en 2023, et potentiellement en 2024, la croissance devrait ralentir au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (région MOAN) dans la mesure où les politiques restrictives visant à combattre l’inflation, à atténuer les vulnérabilités et à reconstituer des volants de sécurité commenceront à peser sur l’activité économique dans de nombreux pays tandis que les baisses de production de pétrole déjà approuvées freineront la croissance des exportateurs de pétrole. Quant à l’inflation, elle devrait persister.

Grandes incertitudes

On souligne, en outre, que les incertitudes sont grandes et les risques de révision du scénario de référence sont orientés à la baisse dans un climat marqué par des inquiétudes quant à la stabilité financière, en particulier dans les pays avancés du fait de craintes de contagion. Les arbitrages sont encore plus délicats qu’auparavant, et les décideurs devront judicieusement définir le dosage des politiques afin de réduire l’inflation hors alimentation et énergie sans provoquer de tensions ou de resserrement excessif sur le plan financier et continuer d’apporter un soutien budgétaire ciblé aux groupes vulnérables tout en préservant la viabilité de la dette et la stabilité financière.

La mise en œuvre de politiques monétaires et budgétaires rigoureuses dans la région alors que les conditions financières mondiales sont restrictives appelle, de ce fait, une accélération des réformes structurelles de façon à stimuler la croissance potentielle et à renforcer la résilience.

Situation de la Tunisie

Le relèvement des projections de l’inflation, d’après le FMI, dans la région tient principalement à l’évolution de la situation dans les Pays pétroliers (PE) et les pays à revenu intermédiaire (PRI), en particulier en Égypte et en Tunisie, où l’inflation devrait afficher une accélération plus vive que prévu après une nouvelle dépréciation du taux de change pour la première et une libéralisation des prix conjuguée à une réforme des subventions dans la seconde.

D’après l’institution de Bretton Woods, les PE et PRI de la région MOAN (en particulier l’Égypte, la Jordanie et la Tunisie) et le Pakistan devraient engager un vaste assainissement de leurs finances publiques, passant par des réformes des subventions (Égypte, Maroc, Pakistan, Tunisie), et les déficits budgétaires primaires devraient ainsi diminuer d’environ 3 points de pourcentage du PIB en moyenne entre 2022 et 2025 — dans le cadre de programmes appuyés par le FMI dans certains cas (Égypte, Pakistan) ou de programmes annoncés (Tunisie).

Politique monétaire : retrouver la stabilité des prix dans un environnement toujours incertain

L’inflation semble avoir atteint un pic en 2022 dans quelques pays seulement et elle reste forte dans de nombreux cas et même là où la désinflation est amorcée, l’inflation hors alimentation et énergie demeure obstinément élevée, précise le rapport.

Alors que l’orientation restrictive de la politique monétaire continue d’avoir des effets différés selon le rapport du FMI, de nouveaux relèvements des taux directeurs dans les pays avancés pourraient entraîner des pressions baissières sur les taux de change.

Dans un tel contexte, la politique monétaire devrait reposer sur les principes suivants :

  • Les pays où les tensions inflationnistes perdurent et où la politique monétaire est accommodante devraient envisager de donner un tour de vis à la politique monétaire (Égypte, Pakistan, Tunisie).
  • Dans les pays où la politique monétaire est restrictive ou neutre et où l’inflation a déjà atteint un pic, les banques centrales devraient continuer de s’appuyer sur des données pour prendre leurs décisions et se garder d’assouplir leur politique avant que des signes clairs montrent que l’inflation hors alimentation et énergie s’est engagée sur une trajectoire descendante.

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