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Le juge de Biden fuit le combat, Trump blanchit le maire démocrate de New York épinglé pour corruption

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C’est l’Amérique de Donald Trump, dans toute “sa splendeur”. Non seulement le président américain se lave à grande eau et enterre une à une ses bruyantes casseroles judiciaires, mais en plus il rend des services à ses amis, même ceux qui ne sont pas de son camp. Le maire démocrate de New York, le sulfureux Eric Adams, peut bénir le jour où il a rallié le candidat républicain. Sa trahison paye, il était poursuivi dans une gravissime affaire de corruption, les lourdes charges s’arrêtent net ce mercredi 2 avril…

C’est l’un des miracles que le président signe quotidiennement depuis que les électeurs l’ont réinstallé à la Maison Blanche. Après presque 2 mois de harcèlement de la justice new-yorkaise de la part de l’administration Trump le juge Dale Ho a déposé les armes, il cesse toute poursuite dans ce dossier très touffu. Et même mieux – ou pire pour cette démocratie vieille de 250 ans : l’affaire est définitivement enterrée, miraculeusement, exactement comme les inculpations de Trump.

Eric Adams a eu du flair en rejoignant le milliardaire avant son élection. Le républicain, c’est bien connu, ne lâche jamais ses amis, quels que soient les cadavres qu’ils planquent dans les placards. «Je sais ce que c’est que d’être persécuté par le ministère de la Justice (DoJ) pour avoir dénoncé l’ouverture des frontières», avait clamé le candidat républicain en octobre dernier. «Nous avons été persécutés, Eric. J’ai été persécuté, et toi aussi, Eric», avait-il ajouté, flanqué du maire de New York.

Après le triomphe de Trump à la présidentielle Adams est reçu à Mar-a-Lago, en Floride. C’était mi-janvier dernier et il y avait urgence, car le procès du maire de New York était programmé ce mois d’avril et il remet en jeu son fauteuil l’automne 2025. Il a toujours clamé son innocence, énergiquement, mais dans ce cas pourquoi il a manoeuvré pour esquiver son jugement ?

Une note du ministère de la Justice a préparé le terrain – et surtout les esprits – début février dernier : «Les poursuites en cours ont indûment restreint la capacité du maire Adams à consacrer toute son attention et ses ressources à l’immigration illégale et aux crimes violents», a signé le numéro 2 du département, Emil Bove. Cette sortie plus des pressions insoutenables ont provoqué une vague de démissions dans les rangs des procureurs. Beaucoup ont condamné “le marché” entre Adams et Trump. Le maire est accusé d’avoir rejoint le programme de contrôle de l’immigration du président en échange de la fin des poursuites.

En pleine tempête politico-judiciaire l’affaire finit sur le bureau de Dale Ho, juge démocrate installé par Joe Biden. Le suspense n’aura pas durée, le magistrat fuit en rase campagne et cesse les poursuites contre Adams, et sans accusation de la part du ministère public le dossier est vidé de sa substance dans la perspective d’un procès.

Le juge a fermé la porte à toute exhumation de l’affaire ultérieurement, car cela «créerait la perception inévitable que la liberté du maire dépend de sa capacité à mettre en œuvre les priorités de l’administration en matière d’application des lois sur l’immigration, et qu’il pourrait être plus redevable aux exigences du gouvernement fédéral qu’aux souhaits de ses propres électeurs»…

«(Cette décision) garantit qu’à l’avenir, les accusations de l’acte d’accusation ne pourront pas être utilisées comme moyen de pression sur le maire Adams ou la ville de New York», a martelé M. Ho, indique le document rapporté par CNN. «Liberation day» a décrété Trump ce 2 avril, en allusion aux droits douane, pour le maire de New York aussi c’est un Grand jour. Un jour funeste pour la démocratie américaine.

 

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