Economie

Le ministère de l’Économie veut baisser le déficit commercial sans en avoir les moyens

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Le budget économique de l’année 2023, récemment publié par le ministère de l’Économie et de la Planification, a confirmé que la restauration des équilibres financiers extérieurs est l’une des priorités du gouvernement au cours de l’année 2023, en particulier compte tenu de la fluctuation des prix mondiaux et de l’émergence de politiques protectionnistes, en plus de l’exacerbation des difficultés liées aux chaînes d’approvisionnement.

Vaine promesse de baisse du déficit commercial

Selon le document ministériel, les objectifs du modèle de croissance 2023 ont été fixés sur la base du renforcement du dynamisme des exportations pour la plupart des secteurs économiques, de l’amélioration de l’accès aux marchés étrangers, de la mise en place de facilités de financement aux petites et moyennes entreprises et de l’amélioration de la qualité et de la compétitivité des produits d’exportation.

Le modèle de croissance prévoit également une évolution des exportations de biens et services de 7,1% aux prix courants en 2023, contre une estimation de 25,6% en 2022, en relation avec la baisse de la demande extérieure. Parallèlement, les importations de biens et services devraient connaître une croissance de 4,8% aux prix courants en 2023, contre une estimation de 30,6% en 2022.

Sur la base de toutes ces scénarios, le déficit commercial devrait se réduire de 1,5 point, pour se limiter à 15,8% du PIB en 2023, contre une estimation de 17,3% en 2022.

Cependant, le document n’a pas divulgué les déterminants quantitatifs qui permettraient de réduire le déficit commercial, notamment les hypothèses de taux de change du dinar par rapport aux principales devises, ainsi que la valeur moyenne du baril de pétrole et sa méthodologie pour faire face aux accords commerciaux internationaux inéquitables et protéger le marché de la contrebande et de l’importation anarchique.

Un gouvernement qui n’a pas les moyens de ses « ambitions »

En ce qui concerne le secteur des services, les recettes touristiques devraient augmenter de 50,0% en 2023, un taux exagéré par rapport aux conjonctures régionales et internationales.

Toutefois, les acteurs du secteur du tourisme continuent de faire face à des difficultés majeures au niveau du financement et de la mise en place du programme Open Sky, ce qui risque d’aggraver la crise du secteur et de freiner sa croissance, contrairement aux estimations officielles biaisées.

Selon les estimations officielles, les transferts de fonds par les Tunisiens résidant à l’étranger augmenteront de 6,0% en 2023. Globalement, cette évolution permettra de limiter le déficit de la balance des paiements, qui devrait se réduire à un taux de 8,2% du PIB en 2023, contre 9,4% estimé pour l’année 2022.

Néanmoins, la valeur élevée du service de la dette extérieure et le manque confirmé d’investissement font de ces estimations de simples hypothèses irréalistes et irréalisables.

Le budget économique de l’année 2023 a indiqué que la résolution des problèmes de production et de transport du phosphate est d’une grande importance, compte tenu des capacités disponibles pour augmenter le volume des exportations de phosphate et de ses dérivés, en particulier à la lumière de la demande mondiale croissante. Mais le document n’a pas présenté le plan du gouvernement pour concrétiser cela.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek