Le bureau de l’Assemblée des représentants du peuple a décidé de convoquer l’ensemble des députés pour une réunion préparatoire ce lundi 21 avril 2025. Cette initiative précède une session plénière de dialogue prévue avec le gouvernement le vendredi 25 avril 2025 à partir de 10h. Ce sera la première fois que le Parlement nouvellement élu s’engagera dans un tel exercice de débat direct avec l’exécutif.
Une première depuis les législatives de 2022-2023
Cette session intervient dans un contexte politique particulier, marqué par des tensions croissantes entre les pouvoirs législatif et exécutif. Depuis les élections législatives dont les deux tours se sont tenus les 17 décembre 2022 et 29 janvier 2023, aucune session de ce type n’avait été organisée. Ce moment de dialogue est donc perçu par certains comme une opportunité pour le Parlement de réaffirmer son rôle de contrôle et de questionnement des politiques gouvernementales.
Politique gouvernementale et choix présidentiels au cœur des débats
Selon le programme annoncé, la plénière sera consacrée à l’évaluation des politiques suivies par le gouvernement, des résultats obtenus, et de leur conformité avec les orientations définies par le président de la République. Un débat qui pourrait marquer un tournant dans la dynamique institutionnelle du pays, entre pouvoir exécutif et législatif.
Le Parlement dit non à un prêt de 80 millions d’euros
Ce regain d’activité parlementaire survient après le rejet récent d’un projet de loi portant approbation d’un accord de prêt conclu entre la Tunisie et l’Agence française de développement. Ce prêt, d’un montant de 80 millions d’euros sur 20 ans, avec une période de grâce de 5 ans, visait à créer une ligne de financement destinée au soutien des petites et moyennes entreprises dans le cadre de la relance économique.
Le texte n’a recueilli que 92 votes : 48 pour, 13 abstentions et 31 contre. Or, l’article 116 du règlement intérieur de l’Assemblée exige une majorité des membres présents, représentant au moins un tiers du total des députés, pour adopter une loi ordinaire. Ce seuil n’a pas été atteint, entraînant le rejet du projet.
Vers une recomposition des rapports entre exécutif et législatif ?
Le rejet de cette proposition de prêt a provoqué un vif débat, plusieurs députés dénonçant l’image d’un “Parlement des emprunts”. Dans ce climat, la session de dialogue avec le gouvernement est perçue comme un moment charnière : permettra-t-elle d’amorcer un rééquilibrage entre les fonctions exécutive et législative ? Le Parlement est-il en train de se réinstaller comme véritable contre-pouvoir à Bardo ?
Autant de questions qui trouveront peut-être un début de réponse ce vendredi 25 avril lors d’une séance très attendue par les observateurs et les citoyens.
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