Près d’un an après le début de la guerre israélienne contre Gaza, Israël n’a pas réussi à atteindre ses objectifs. Au contraire, l’État hébreu s’est enfoncé dans un bourbier, subissant des pertes humaines et matérielles considérables. Selon des statistiques de l’armée israélienne datant d’août dernier, le ministère de la Défense accueille en moyenne plus de 1 000 nouveaux blessés chaque mois, dont plus de 3 700 soldats avec des blessures aux membres. Le nombre de soldats tués depuis le début du conflit s’élève à 690, dont 330 lors des combats terrestres à Gaza.
Le concept de “l’unité des fronts”, employé pour la première fois par les forces de résistance de la région, a pris Israël et l’Occident de court. Contrairement aux affrontements précédents où les Palestiniens faisaient face à Israël seuls, cette fois-ci, le Hamas bénéficie du soutien de l’axe de résistance. Israël a dû ainsi répartir ses forces entre le sud et le nord, évacuant même les colonies du nord du pays et subissant des attaques sur le port d’Eilat ainsi que des tirs de missiles et de drones depuis le Liban, le Yémen et l’Irak.
L’offensive israélienne au Liban s’inscrit dans ce contexte, où les États-Unis et Israël cherchent à démanteler cette unité des fronts. Les propositions américaines faites au Liban lors des visites du conseiller Amos Hochstein à Beyrouth reflètent cette volonté de diviser les forces de résistance.
Pour détourner l’attention de Gaza et échapper à la pression exercée par le Hamas, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a décidé de s’attaquer au Hezbollah au Liban. Le parti libanais, qui jusqu’alors menait une stratégie de soutien intermittent à la résistance de Gaza, semblait, aux yeux de Netanyahou et des Américains, ne pas vouloir de guerre.
Netanyahou a ainsi profité d’une apparente accalmie pour lancer des attaques sur le Liban, espérant ramener les colons israéliens dans le nord et réduire la capacité du Hezbollah. Cette stratégie, visant à restaurer l’image de puissance d’Israël et de Netanyahou, s’est heurtée à une réalité inattendue.
L’explosion des dispositifs de communication au Liban, suivie de l’assassinat du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a provoqué un choc chez le parti et ses partisans. Netanyahou a alors affirmé que “rien dans le Moyen-Orient ne peut échapper à Israël”. Pourtant, le Hezbollah, loin de se laisser abattre, a rapidement repris ses esprits. Son vice-secrétaire général, Naïm Kassem, a réaffirmé la continuité des opérations du parti malgré la perte de son chef. Les attaques contre Maalé Adoumim et Haïfa se sont poursuivies, montrant que le Hezbollah reste une force à ne pas sous-estimer.
Alors qu’Israël semblait célébrer sa victoire, une nouvelle surprise est venue de l’Iran. Téhéran a riposté en lançant environ 200 missiles en direction d’Israël, forçant les habitants à se réfugier dans les abris. Les Gardiens de la Révolution ont affirmé avoir ciblé trois bases militaires autour de Tel-Aviv, en représailles aux assassinats des chefs du Hamas et du Hezbollah.
Cette attaque iranienne a ébranlé Israël. La population, encore marquée par les événements du 7 octobre précédent, a exprimé son inquiétude sur les réseaux sociaux, évoquant “un mois d’octobre de malheurs”.
Face à l’escalade, les États-Unis ont annoncé leur volonté de coordonner une réponse avec Israël. Le porte-parole du département d’État, Matthew Miller, a déclaré que cette attaque devait entraîner des conséquences pour l’Iran, sans en préciser la nature. Le secrétaire d’État Antony Blinken a, pour sa part, qualifié cette agression d’”inacceptable” et appelé la communauté internationale à la condamner.
En dépit des rumeurs selon lesquelles l’Iran aurait prévenu les États-Unis avant son attaque, Washington a démenti ces affirmations, affirmant n’avoir reçu aucun avertissement de la part de Téhéran. Toutefois, des “indications” laissaient présager une attaque de missiles balistiques contre Israël.
Alors que le Hezbollah semble prêt à poursuivre une guerre prolongée avec une montée en puissance progressive, l’Iran a démontré sa capacité à frapper Israël de manière inattendue. La situation reste tendue, et les observateurs s’interrogent sur la suite des événements. Israël peut-il résister à une attaque conjointe de l’Iran et du Hezbollah ?
La guerre semble loin d’être terminée. Les prochains jours et semaines seront cruciaux, marqués par une phase de patience, de résilience et d’ajustement stratégique.
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