Assez souvent, les étals de volailles dans les grandes surfaces tunisiennes changent de visage : le poulet entier a presque disparu des vitrines.
À sa place, seulement, des morceaux découpés vendus au prix fort. Une simple évolution de l’offre ? Pas exactement. Derrière cette tendance se cache une stratégie bien rodée de contournement du prix plafonné par l’État.
Afin de freiner la hausse des prix, le gouvernement a fixé le prix du kilogramme de poulet entier à 8,500 dinars. Une mesure destinée à protéger le pouvoir d’achat des Tunisiens, mais qui semble aujourd’hui détournée par certain commerçants.
Dans les rayons de certains commerces de volailles et certaines grandes surfaces, le poulet entier est devenu introuvable. À sa place : cuisses, blancs, hauts de cuisse et autres morceaux découpés… facturés à des tarifs bien plus élevés.
Voici les prix affichés ce week-end dans une grande surface de la capitale :
Par rapport au prix réglementé de 8,500 DT/kg pour le poulet entier, cela représente une hausse de 62 % à 103 % selon les morceaux.
Cette découpe systématique permet aux distributeurs et commerçants de sortir les morceaux du cadre de régulation, ces derniers étant considérés comme des produits préparés. Le résultat est simple : plus de marge pour les vendeurs, mais moins de pouvoir d’achat pour les Tunisiens.
Le consommateur n’a plus le choix : en l’absence de poulet entier, il est contraint d’acheter des morceaux plus chers, alors même que la consommation explose pendant les fêtes de fin de Ramadan.
Cette évolution accentue une pression déjà forte sur les budgets des familles tunisiennes. Si la découpe peut sembler anodine, son impact sur les dépenses est très réel, notamment pour les familles nombreuses.
La disparition du poulet entier dans les rayons ne relève pas d’un simple changement logistique. C’est une adaptation commerciale à une réglementation qui vise pourtant à protéger le consommateur.
Résultat : la régulation est contournée, les marges s’envolent, et le citoyen tunisien, encore une fois, paie la facture.
Laissez un commentaire