Le ministre de l’Agriculture, des Ressources Hydrauliques et de la Pêche Maritime, Ezzeddine Ben Cheikh, a souligné l’importance cruciale du secteur céréalier dans l’agriculture tunisienne. Lors d’une intervention à la conférence nationale sur l’évaluation de la récolte de céréales pour la saison 2024, le ministre a rappelé que la culture des céréales occupe une place prépondérante avec 1,173 million d’hectares dédiés à cette activité pour la saison 2024/2025. Environ 250 000 agriculteurs tunisiens se consacrent à cette culture, qui représente 9 % de la production agricole annuelle du pays.
En plus de sa contribution à la production agricole, le secteur céréalier joue un rôle déterminant dans l’emploi. Il génère chaque année près de 2,5 millions de journées de travail, illustrant son importance socio-économique.
Cependant, les besoins de consommation annuelle en céréales de la Tunisie s’élèvent à 36 millions de tonnes, et le pays continue de dépendre largement des importations pour répondre à cette demande, les céréales importées représentant 50 % des importations alimentaires totales.
Le ministre a mis en lumière l’influence déterminante des conditions climatiques sur la production de céréales en Tunisie. Le rendement varie considérablement en fonction des saisons : il peut atteindre plus de 20 millions de quintaux dans les “bonnes années”, mais tombe à 15 millions en période normale, voire seulement 5 millions lors des saisons difficiles.
Ce déclin est principalement dû à la variabilité des précipitations et aux épisodes de sécheresse qui affectent le pays, particulièrement dans les régions du centre et du sud.
Malgré les contraintes liées au manque d’eau, les cultures céréalières irriguées occupent une place importante dans le système d’irrigation, représentant 20 % des surfaces irriguées en Tunisie.
Cependant, le ministre a insisté sur la nécessité d’améliorer la gestion des ressources hydriques pour soutenir la production de céréales, surtout dans un contexte de changement climatique aggravant les pénuries d’eau.
La sécurité alimentaire, et particulièrement l’autosuffisance en céréales, est un enjeu majeur pour la Tunisie. Ezzeddine Ben Cheikh a souligné que le pays doit plus que jamais renforcer sa sécurité alimentaire en réduisant sa dépendance vis-à-vis des importations. Le ministre a mis en garde contre l’impact des fluctuations du marché mondial des céréales, caractérisées par une instabilité des prix et une disponibilité incertaine, exacerbée par des crises globales.
Dans ce contexte, la Tunisie doit s’appuyer sur des stratégies à moyen et long terme pour atteindre cet objectif. Ces stratégies visent à améliorer les techniques agricoles, optimiser l’irrigation, encourager l’utilisation de semences améliorées et renforcer les pratiques de fertilisation et de traitement. Ces mesures permettraient de répondre aux défis climatiques tout en augmentant la production nationale.
Pour conclure, Ezzeddine Ben Cheikh a souligné l’importance de faire face aux enjeux climatiques, notamment la sécheresse, l’érosion des sols et la faible fertilité des terres, tout en favorisant une meilleure application des techniques agricoles.
Le gouvernement tunisien entend mettre en place des plans stratégiques ambitieux pour garantir la pérennité du secteur céréalier et renforcer la résilience de l’agriculture face aux défis environnementaux et économiques à venir.
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