Economie

L’économie allemande s’enfonce dans la récession et désigne Trump comme principal responsable

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L’économie allemande, moteur traditionnel de la zone euro, entre officiellement en zone de turbulence. Le gouvernement allemand a révisé à la baisse ses prévisions de croissance pour l’année 2025, annonçant un taux de croissance nul, contre +0,3% anticipé en janvier dernier.

En cause, selon Berlin : la politique commerciale protectionniste de l’administration Trump, qui fragilise les exportations, pilier fondamental de l’économie allemande.

Une récession confirmée pour la troisième année consécutive

Le ministre de l’Économie sortant, Robert Habeck, a reconnu jeudi à Berlin que l’Allemagne devrait traverser une nouvelle année difficile. Après deux années consécutives de contraction du PIB (-0,3% en 2023 et -0,2% en 2024), le pays voit désormais ses espoirs de reprise s’évaporer.

Outre la stagnation prévue pour cette année, les projections de croissance pour 2026 ont également été abaissées, de 1,1% à 1%, accentuant les inquiétudes des milieux économiques.

Les exportations en chute libre face aux taxes américaines

Selon Habeck, les décisions unilatérales de Washington ont un impact direct sur l’industrie allemande. « La politique commerciale américaine, fondée sur les menaces et la hausse des droits de douane, nuit directement à notre modèle basé sur les exportations », a-t-il déclaré.

Les États-Unis, désormais le premier partenaire commercial de l’Allemagne depuis 2024, représentent environ 10% des exportations totales allemandes, notamment dans les secteurs de l’automobile, des équipements industriels et de la chimie. En 2024, le volume des échanges bilatéraux a atteint 252,8 milliards d’euros, dont 161 milliards d’euros d’exportations allemandes vers le marché américain.

Mais l’administration Trump a récemment instauré une taxe de 10% sur les importations européennes, après avoir initialement envisagé un taux de 20%. Cette mesure, gelée temporairement pour 90 jours, continue de créer une incertitude délétère sur les perspectives commerciales.

Les tensions géopolitiques et la concurrence chinoise en embuscade

L’Allemagne pâtit également des conséquences de la guerre en Ukraine, qui a provoqué une envolée des prix de l’énergie, ainsi que de la montée en puissance de la Chine dans des secteurs-clés. « Nos principaux partenaires commerciaux – les États-Unis, la Chine et la Russie – sont aujourd’hui source de turbulences pour notre économie », a souligné Habeck.

Les exportateurs allemands sont confrontés à une concurrence accrue, notamment sur le marché automobile où les constructeurs chinois gagnent rapidement du terrain, au détriment des géants européens.

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