Economie

Les banques tunisiennes améliorent leur qualité des actifs

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À la suite des recommandations de la BCT, les banques se sont attelées notamment durant ces dernières années à un meilleur provisionnement de leur créance, affichant un coût du risque maîtrisé. Cependant, la croissance de l’activité bien plus prononcée que l’évolution du provisionnement a permis de renforcer l’évolution des ratios de la qualité des actifs des banques qui ont affiché une amélioration significative.

Selon le dernier rapport annuel sur la supervision bancaire publié récemment, les banques ont poursuivi leurs efforts dans la maîtrise des flux additionnels de créances classées et l’assainissement de leur bilan et ce, malgré la conjoncture économique difficile. En effet, la part des créances classées s’est située à 12,6% à fin 2022 contre 13,1% en 2021 et 13,5% en 2020. Cette amélioration s’explique notamment par les opérations d’apurement des bilans réalisées par les banques des créances totalement compromises pour un montant global de 1 milliard de dinars sous forme de radiation de créances au cours de 2022.

D’après l’institut d’émission, cette amélioration de la part globale ne doit pas occulter le maintien de parts élevées de créances classées sur les entreprises privées (17,1%) et les PME (25,2%) ainsi que l’aggravation du taux de défaut sur les particuliers passant de 7,1% à fin 2020 à 7,8% à fin 2022.

Il est à noter que pour maintenir l’équilibre du système bancaire et maitriser la qualité de ses actifs, la bonne identification des créances et l’adéquation du provisionnement des banques représentent les meilleurs outils.

La BCT révise constamment ses attentes prudentielles relatives à l’évaluation des niveaux de provisions prudentielles des banques pour les expositions non performantes. Pour traiter prudemment les prêts non performants (NPL), les efforts se concentrent surtout sur l’évaluation de l’ancienneté du prêt non performant d’une part, les sûretés détenues par l’établissement en garantie, d’autre part. Le résultat attendu : éviter l’accumulation future des créances douteuses non couvertes en réagissant de manière appropriée.

Le rôle des départements bancaires de surveillance est rappelé par la BCT : elles doivent évaluer si les provisions sont constituées à temps et dans les bonnes proportions. Les établissements bancaires, à cet effet, mettent en place une méthodologie et des process de provisionnement efficaces. L’évaluation du niveau de provision adéquat tient compte de l’ancienneté du prêt non performant et des garanties prises par la banque.

Les établissements bancaires, au vu des attentes prudentielles, sont incités à se mettre en conformité en comblant les écarts éventuels comptabilisés au niveau des provisions – voire en ajustant leurs fonds propres.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek