Dernièrement, David Malpass, le Président du Groupe de la Banque mondiale (BM), a indiqué dans une publication intitulée « Les envois de fonds sont un facteur essentiel de stabilisation économique » qu’au niveau macroéconomique, les envois de fonds (transferts des diasporas) ont un effet anticyclique en réduisant l’instabilité de la croissance et en aidant les pays à s’adapter aux chocs des politiques.
Au niveau microéconomique, les envois de fonds permettent aux ménages pauvres d’améliorer les résultats de leurs enfants en matière de santé et d’éducation, d’augmenter leur épargne et de dépenser davantage en biens de consommation durables et en capital humain. Les envois de fonds devraient donc être bien accueillis, encouragés et facilités.
Les technologies numériques facilitent les transferts
Selon le Président du Groupe de la BM, en 2022, les envois de fonds vers les pays à revenu faible et intermédiaire devraient atteindre 626 milliards de dollars, contre 597 milliards de dollars en 2021, dépassant ainsi le flux des investissements directs étrangers et étant trois fois supérieurs au montant de l’aide publique au développement.
Il précise que les technologies numériques offrent des services d’envoi de fonds nettement plus rapides et moins coûteux, et l’apparition de la pandémie a entraîné une forte augmentation du recours aux canaux numériques pour les envois de fonds mais les canaux numériques représentent moins de 1% du volume total des transactions, qui reste dominé par les envois de fonds en espèces.
Malpass rappelle que la communauté mondiale et le G20 reconnaissent la nécessité d’augmenter le volume des envois de fonds et d’en réduire les coûts notant que les objectifs mondiaux visent, en l’occurrence, de réduire les coûts des envois de fonds à 3% à l’horizon 2030 sachant qu’actuellement, le coût moyen d’envoi d’argent vers la plupart des pays africains est plus de deux fois supérieur à ce niveau.
Amélioration du contexte concurrentiel
En augmentant la concurrence sur les marchés des envois de fonds, en améliorant l’accès aux comptes bancaires et en évitant les partenariats exclusifs entre les sociétés de transfert de fonds et les bureaux de poste nationaux, il est possible pourrons atteindre cet objectif, martèle le président du groupe de la BM.
Rappelons que les transferts de la diaspora tunisienne ont enregistré un record en 2022 après avoir culminé à 8,5 milliards de dinars contre 7,5 milliards de dinars durant l’année précédente ce qui correspond à un accroissement de 12% et ce, d’après les indicateurs financières et monétaires de la Banque Centrale de Tunisie (BCT). Ces transferts constituent désormais le première ressource en devises étrangères pour la Tunisie et ce, largement avant le tourisme et les IDE.
Les transferts des TRE sont effectués dans un contexte marqué tout de même par l’impact de la crise ukrainienne et les lourdes contraintes au niveau du marché du travail notamment à l’UE outre l’effet de l’inflation élevée dans la zone euro.
Les TRE continuent aussi à envoyer des fonds au pays en dépit des coûts excessifs des transferts et des difficultés multiples vécues, à ce titre.
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