La question actuelle concernant le relèvement du plafond de la dette américaine soulève un enjeu majeur : Est-ce que les États-Unis vont délibérément déclencher une crise économique mondiale en raison de querelles partisanes obscures ?
Actuellement fixé à 31400 milliards de dollars, ce plafond sera très probablement atteint début juin. Le Congrès, divisé entre Démocrates et Républicains, est chargé de parvenir à un accord pour augmenter ce plafond. En cas d’échec d’ici le 1er juin, les États-Unis se dirigeront vers un défaut de paiement, avec des conséquences en cascade à l’échelle mondiale.
Problématique complexe
Afin de mieux comprendre, il convient d’expliquer ce qu’est le défaut de paiement. Aux États-Unis, le montant maximum de la dette est fixé chaque année par le Congrès et est régulièrement ajusté pour répondre aux besoins évolutifs.
Lorsque le gouvernement fédéral enregistre un déficit, c’est-à-dire lorsqu’il dépense plus qu’il ne perçoit de revenus, il se voit contraint d’emprunter de l’argent afin de combler cette différence, en émettant des titres du Trésor américain qui représentent des reconnaissances de dette. La limite d’endettement est fixée par le Congrès et si les États-Unis atteignent ce plafond, ils ne seront plus en mesure de rembourser les obligations qu’ils ont contractées, entraînant ainsi un défaut de paiement.
Les responsables de cette impasse
Les responsabilités dans cette impasse sont partagées entre les deux partis. Les Républicains insistent sur la condition de réaliser des coupes drastiques dans le budget fédéral, d’un montant d’environ 130 milliards de dollars, en échange du relèvement du plafond de la dette.
De leur côté, les Démocrates, sous la direction de Joe Biden, rejettent cette demande et préfèrent prolonger le plafond d’emprunt jusqu’en 2025. Lors du sommet du G7 au Japon le week-end dernier, le président américain a déclaré : « Je n’accepterai pas les demandes extrêmes des Républicains, mais je continue à croire qu’on trouvera une solution convenable pour tout le monde ».
Risque de « shutdown »
Le président Biden a directement interagi dans ce dossier en tenant une discussion avec Kevin McCarthy, le président Républicain de la Chambre des représentants. Cependant, aucun consensus n’a été atteint jusqu’à présent. Le président américain a déclaré : « Il est temps que l’autre camp abandonne ses positions extrêmes, car une grande partie de ce qu’il a déjà proposé est tout simplement, franchement, inacceptable ». Ainsi, les négociations se poursuivent sans qu’une résolution claire ne soit en vue.
En l’absence d’un accord, les conséquences seraient graves. Avant même le défaut de paiement, il y aurait une situation de « shutdown », c’est-à-dire un arrêt partiel des activités du gouvernement fédéral. Cela entraînerait l’absence de rémunération pour une partie des millions d’employés gouvernementaux et la fermeture de nombreux services. Ensuite, lorsque le Trésor américain sera à court d’argent, le défaut de paiement se produira.
Le défaut de paiement causerait des dommages irréparables
Des experts ont indiqué qu’en cas de défaut de paiement, environ un dixième de l’économie américaine serait paralysé. Janet Yellen, la secrétaire au Trésor, avertit que cela causerait des dommages irréparables à l’économie américaine, à la vie quotidienne de tous les Américains et à la situation financière mondiale.
Elle souligne également que le non-paiement en temps voulu des titres du Trésor américain, considérés comme l’actif financier le plus sûr au monde, constituerait un défaut sans précédent. Cela remettrait en question la crédibilité des engagements du gouvernement américain et probablement augmenterait les taux d’intérêt exigés par les investisseurs pour détenir de la dette du Trésor américain à l’avenir. Des experts pensent que cela entraînerait également l’arrêt des dépenses de la Sécurité Sociale. Ainsi, ce jeu de poker menteur entre les deux partis aurait des conséquences considérables sur la vie des Américains.
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