Les marchés financiers avaient été épouvantés par le spectre de l’extrême droite après les élections européennes. Les places boursières, terrorisées par le programme économique de Jordan Bardella (d’ailleurs il a fini par reculer sur des propositions phares), s’étaient nettement repliées face à la perspective de lendemains qui déchantent. Ce lundi 1er juillet la musique est toute autre après les résultats du premier tour des législatives anticipées. Les Bourses européennes ont enregistré un rebond significatif et une montée de l’euro. Manifestement le fait que le Rassemblement national (RN) ne soit pas en capacité de décocher la majorité absolue au Parlement ce 7 juillet enchante les places boursières du continent…
Mieux – le RN dirait pire : la majorité présidentielle a appelé à former un front républicain pour faire barrage à l’extrême droite et ce, en retirant certaines candidatures pour favoriser celles qui sont les mieux placées à gauche. Le président Emmanuel Macron retrouve à minima sa famille politique (il fut membre du Parti socialiste). Et d’ailleurs il y a eu une pléthore de désistements dès ce lundi et ça ira crescendo d’ici demain mardi, dernier délai. Certes le RN est leader avec plus de 33% des voix mais c’est un peu moins que les prédictions des derniers sondages. Le Nouveau Front populaire a capté quelque 28% et le camp présidentiel près de 21%.
Tout ça n’augure pas d’une franche majorité pour Bardella, la condition qu’il avait posée pour prendre le Premier ministère. Et de toute évidence s’il décidé d’y aller malgré tout des guerres de tranchée l’attendent à l’Assemblée nationale, avec des motions contre tous les aspects de son programme. Visiblement le fait que le RN n’ait pas les coudées franches pour dicter sa loi plait aux marchés financiers. La Bourse de Paris a progressé de +2,06%, Francfort affichait +0,37% ce matin et Londres +0,35%…
Idem sur le marché des changes où l’euro a évolué de 0,42% face au dollar, à 1,0780 dollar pour un euro. Sur le marché obligataire l’écart entre le taux d’intérêt de l’emprunt de la France à 10 ans et celui de l’Allemagne, la référence en Europe, se résorbe après avoir atteint le seuil le plus haut depuis 2012 la semaine précédente. Cet écart est un des meilleurs indicateurs de la confiance des investisseurs, en l’occurrence la France rassure beaucoup plus depuis hier dans la soirée.
«Le risque d’un changement radical de politique en France s’est amenuisé et le soupir de soulagement sur les marchés boursiers se fait clairement sentir ce matin», a commenté un expert des marchés financiers cité par le journal français Le Point. «Ce que le marché craignait le plus était une majorité absolue, d’un côté comme de l’autre. Pour le moment, pour le Rassemblement national, ce scénario n’est pas encore écarté, mais on voit que les tractations ont débuté sur la question des désistements», a embrayé un autre spécialiste de l’investissement.
Même les banques cotées sur l’indice CAC 40 ont très bien encaissé le vote des Français. Société générale a bondi de +5,98 %, Crédit agricole +4,12% et BNP Paribas +3,71%. D’autres entreprises qui ont trinqué après l’annonce de la dissolution du Parlement ont repris des couleurs et pas peu : Vinci +3,88%, Eiffage +4,06%, TF1 +6,31%, Engie +3,79%, etc.
Pour finir les cours du pétrole sont toujours dans le vert ce lundi après avoir atteint le pic depuis près de 2 mois vendredi 28 juin. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août progressait de +0,71% à 85,61 dollars et le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain de même échéance enregistrait +0,76% à 82,16 dollars. Le bitcoin quant à lui évoluait de +2,18% à 63,256 dollars.
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