Alors que plusieurs pays africains misent sur les mini-réseaux verts pour développer l’accès à l’électricité dans les zones rurales, la Tunisie pourrait-elle également bénéficier de cette approche ? L’exemple récent de pays comme le Bénin, le Kenya et la République Démocratique du Congo (RDC), soutenus par l’organisation Clean Energy and Energy Inclusion for Africa (CEI Africa), offre des perspectives intéressantes pour la Tunisie.
Rappelons que l’organisation Clean Energy and Energy Inclusion for Africa (CEI Africa) a annoncé le 25 juillet dernier son intention d’accorder un total de 5,6 millions $ en subventions basées sur les résultats à trois développeurs de mini réseaux verts.
Un modèle adaptable au contexte tunisien
Bien que la Tunisie affiche un taux d’électrification plus élevé que de nombreux pays d’Afrique subsaharienne, certaines régions rurales et isolées continuent de faire face à des difficultés en matière d’accès à une électricité fiable et abordable.
Les mini-réseaux verts, qui combinent généralement l’énergie solaire avec le stockage par batteries, pourraient représenter une solution efficace pour ces zones.
Avantages potentiels pour la Tunisie
En misant sur les mini-réseaux verts, la Tunisie pourrait considérablement réduire sa dépendance aux combustibles fossiles, un enjeu majeur pour un pays qui importe une part importante de son énergie. En diversifiant son mix énergétique grâce aux sources d’énergie renouvelable, telles que l’énergie solaire, la Tunisie aurait l’opportunité de limiter son exposition aux fluctuations du marché des combustibles fossiles, tout en adoptant une solution durable pour ses besoins énergétiques.
Par ailleurs, l’implantation de ces réseaux dans les zones rurales pourrait stimuler le développement économique local, en favorisant la création de nouvelles opportunités d’emploi et en améliorant l’accès à des services essentiels comme l’éducation et la santé.
Les mini-réseaux verts pourraient également renforcer la résilience du réseau électrique tunisien, en particulier dans les régions souffrant de coupures récurrentes d’électricité.
En réduisant les interruptions de service et en garantissant un approvisionnement plus stable, ces infrastructures contribueraient à une meilleure qualité de vie pour les habitants de ces zones. De plus, cette approche s’inscrirait pleinement dans les engagements de la Tunisie en matière de lutte contre le changement climatique la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Cependant…
Pour que les mini-réseaux verts deviennent une alternative viable en Tunisie, plusieurs difficultés devront être surmontés. Tout d’abord, il est essentiel que la Tunisie adapte son cadre réglementaire afin de faciliter le développement de projets de mini-réseaux par des acteurs privés. Un environnement juridique favorable est indispensable pour encourager l’innovation et attirer les investissements nécessaires.
Le financement constitue également un enjeu majeur : à l’image de l’initiative de CEI Africa, des mécanismes de financement innovants devront être mis en place, incluant subventions, partenariats public-privé et incitations fiscales, pour soutenir la mise en œuvre de ces projets.
Sur le plan technique, les solutions proposées devront être adaptées aux spécificités géographiques et climatiques de la Tunisie. Par exemple, la conception des mini-réseaux devra tenir compte des variations de température et des conditions météorologiques locales afin d’assurer leur efficacité et leur durabilité.
Enfin, le développement de compétences locales sera capital pour garantir la maintenance et la pérennité des installations. Cela implique la formation de techniciens et d’ingénieurs locaux capables de gérer et d’entretenir ces infrastructures de manière autonome, assurant ainsi leur longévité et leur efficacité.
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