La Tunisie, tout en s’engageant à respecter ses obligations internationales en matière de climat, se trouve à un carrefour décisif concernant le développement de sa finance verte.
Alors que le monde se tourne vers des solutions durables pour lutter contre le changement climatique, le pays peine à mettre en œuvre les mécanismes nécessaires pour émettre des obligations vertes. Ces instruments financiers, qui permettent de financer des projets respectueux de l’environnement, pourraient jouer un rôle fondamental dans la transition énergétique tant attendue.
Un cadre réglementaire insuffisant
Malgré l’existence de textes réglementaires depuis plus de cinq ans, la Tunisie n’a pas encore vu d’émissions d’obligations vertes par ses institutions financières. L’absence de mécanismes clairs et d’incitations fiscales appropriés, à ce titre, freine l’initiative des banques et des entreprises.
La Banque centrale montre des signes d’engagement envers l’économie verte et œuvre pour intensifier ses efforts afin d’encourager les investissements dans les énergies renouvelables. La nécessité d’un cadre réglementaire solide est primordiale pour inciter les acteurs économiques à adopter des pratiques plus durables.
L’importance de la sensibilisation et de l’éducation
La sensibilisation à la finance verte est essentielle pour mobiliser les ressources nécessaires à cette transition. Les banques essayent de créer des cellules dédiées pour informer leurs clients sur les risques climatiques et l’importance d’investir dans des projets durables.
De plus, il est impératif que les entreprises soient tenues de déclarer leurs émissions de gaz à effet de serre et de soumettre des plans pour les réduire. Une telle transparence pourrait non seulement renforcer la confiance des investisseurs mais également favoriser une culture d’éco-responsabilité au sein du tissu économique tunisien.
Vers une émission imminente d’obligations vertes
La Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) se prépare activement à émettre des obligations vertes, une initiative qui pourrait marquer un tournant dans la finance durable en Tunisie.
Ce projet s’inscrit dans le cadre d’une stratégie nationale visant à réduire l’intensité carbone du pays de 45% d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 2010. La mobilisation de financements significatifs – estimés à 19,4 milliards USD – est essentielle pour atteindre ces objectifs ambitieux. En collaborant avec divers partenaires internationaux et en développant un cadre solide pour les obligations vertes, la Tunisie peut espérer attirer des investissements qui soutiendront sa transition vers une économie plus respectueuse de l’environnement.
L’avenir de la finance verte en Tunisie repose sur la capacité du pays à surmonter ses défis réglementaires et à engager ses acteurs économiques dans une dynamique durable. En investissant dans les projets écologiques et en renforçant son cadre financier, la Tunisie a l’opportunité non seulement de respecter ses engagements climatiques mais aussi d’améliorer sa situation économique globale.
Laissez un commentaire