La scène mondiale économique voit l’émergence remarquable des pays du Golfe au sein du Fonds monétaire international (FMI). Lors de l’assemblée annuelle conjointe du FMI et de la Banque mondiale à Marrakech en octobre, les représentants des nations du Golfe ont pris une place de premier plan, démontrant une volonté croissante d’influencer l’agenda politique international.
Au centre des discussions, le Qatar s’est affirmé avec vigueur. Lors d’une table ronde dédiée à ce pays, le ministre des Finances, Ali Bin Ahmed Al Kuwari, a souligné l’engagement du Qatar envers la stabilité financière mondiale. Il a également mis en avant l’aide fournie à l’Argentine pour honorer ses obligations envers le FMI, marquant ainsi une implication forte et concrète.
De même, le ministre des Finances saoudien, Mohammed Al-Jadaan, s’est exprimé aux côtés des dirigeants du FMI et de la Banque mondiale sur la crise de la dette des nations défavorisées. Riyad, la capitale saoudienne, sera bientôt le siège du tout premier bureau du FMI dans la région, suite à un accord historique signé en octobre 2022.
Cette montée en puissance des pays du Golfe se traduit également par des engagements financiers accrus envers le FMI, à travers des contributions à des fonds tels que la facilité pour la résilience et la durabilité ainsi que le guichet des « chocs alimentaires », destinés à soutenir les nations à faible revenu. Jihad Azour, responsable du FMI pour l’Asie centrale et le Moyen-Orient, reconnaît que la région a choisi le FMI comme canal pour son aide internationale, cherchant à être plus présente sur la scène mondiale.
Cette évolution stratégique s’est cristallisée lors du Forum économique de Davos en janvier, lorsque Mohammed Al-Jadaan a annoncé un changement de politique. Dorénavant, les dons et prêts aux pays tiers s’accompagneront d’exigences de réformes, signifiant un recentrage vers des approches multilatérales pour ces nations réceptrices.
Le Golfe, région dégageant des excédents budgétaires grâce aux revenus pétroliers, détient un rôle crucial en fournissant une aide financière essentielle. Cette transformation dans leurs politiques et engagements reflète une volonté affirmée de peser davantage sur l’agenda politique et économique international, propulsant ainsi ces nations vers un rôle de premier plan au sein du FMI et au-delà.
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