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Les principales causes de la fuite des cerveaux en Tunisie, selon une étude de l’ITES

Les principales causes de la fuite des cerveaux en Tunisie, selon une étude de l’ITES

L’institut tunisien des études stratégiques (ITES) vient de publier une étude sur “La Fuite des Cerveaux parmi les Ingénieurs en Tunisie : Causes, Conséquences et Propositions de Politiques Économiques”.

Cette étude réalisée par l’Institut Tunisien des Études Stratégiques (ITES) met en lumière le taux alarmant de l’émigration parmi les ingénieurs tunisiens, soulignant son impact sévère sur le développement économique et social du pays ainsi que sa capacité à réussir ses transitions énergétiques, numériques et écologiques.

L’émigration des ingénieurs de la Tunisie représente une menace significative pour la croissance de la nation, avec environ 3000 ingénieurs quittant le pays chaque année. Le pic a été atteint en 2022 avec 6500 ingénieurs, selon l’Ordre des Ingénieurs Tunisiens. Cette tendance s’inscrit dans un défi plus large de rétention des talents nationaux et d’attraction des compétences internationales.

Selon cette nouvelle étude, la fuite des ingénieurs, notamment ceux spécialisés dans le numérique, en Tunisie est attribuable à une multiplicité de facteurs, incluant des possibilités d’emploi limitées, des rémunérations inférieures à celles proposées dans les pays occidentaux, l’instabilité politique et l’aspiration à améliorer les conditions de vie ainsi que les perspectives professionnelles à l’étranger. 

Cette dynamique incite un nombre croissant d’ingénieurs tunisiens à explorer des opportunités dans des pays tels que la France, le Canada, les États-Unis, entre autres destinations occidentales. 

L’analyse approfondie de l’ITES révèle que les conséquences de la fuite des cerveaux parmi les ingénieurs tunisiens s’étendent bien au-delà des impacts économiques et sociaux, affectant également les transitions énergétiques environnementales, écologiques et numériques, cruciales pour l’avenir du pays. 

“Ces transitions, indispensables pour un développement durable, requièrent une rétention accrue des compétences en ingénierie. La stabilité économique et sociale de la Tunisie est gravement compromise par cette fuite de talents, menaçant sa compétitivité internationale et son modèle économique. Les implications de ce phénomène vont au-delà de la génération actuelle, suscitant des inquiétudes quant aux futures opportunités pour les générations à venir”, lit-on dans la conclusion de l’étude publiée par l’ITES.

L’application du diagramme d’Ichikawa a permis d’identifier les principales causes de cette fuite des cerveaux en Tunisie, notamment des conditions de travail et des niveaux de rémunération inadéquats, une détérioration du cadre de vie, un écosystème entrepreneurial fragile, un retard technologique et des insuffisances en matière de formation, des perspectives d’avenir compromises pour la jeunesse, un attrait des politiques étrangères au détriment des initiatives locales, ainsi qu’une  dégradation de l’éthique et du système de valeurs. 

Au-delà de l’instabilité politique, cette analyse met en évidence l’impact négatif de la qualité des services publics et de l’accès limité à des opportunités de croissance professionnelle sur le déclin du cadre de vie. De plus, le retard technologique et les lacunes dans le domaine de la formation pointent vers des déficiences spécifiques, notamment un financement insuffisant pour la recherche et le développement ainsi que des ressources éducatives inadéquates.

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