Le mois de Ramadan et les fêtes de l’Aïd El-Fitr ont été marqués par une augmentation significative des dépenses en Tunisie, avec des retraits massifs d’argent liquide des banques.
Selon les données du Banque centrale de Tunisie, les Tunisiens ont retiré plus de 680 millions de dinars durant la semaine précédant l’Aïd. Ce phénomène a contribué à faire grimper la masse monétaire en circulation à plus de 24 milliards de dinars, dépassant ainsi un seuil record.
L’Impact des nouvelles réglementations
La récente modification de la législation sur les chèques a eu un impact majeur sur le recours au cash. En effet, la nouvelle loi a limité l’utilisation des chèques pour les transactions immédiates ou différées, entraînant une chute drastique de leur utilisation.
Ce changement a encouragé le recours au cash, surtout dans les transactions commerciales et personnelles. De plus, la levée des restrictions sur la détention de sommes importantes en liquide a également renforcé cette tendance.
Le Défi de l’inclusion financière
Malgré l’essor du cash, l’inclusion financière reste un défi majeur en Tunisie. Seulement 37% des Tunisiens possèdent un compte bancaire, selon un rapport du Banque mondial de 2021. Cette faible pénétration des services financiers formels explique en partie la préférence pour le cash.
Les autorités visent à encourager les paiements électroniques pour réduire la dépendance à l’argent liquide, mais cela nécessite un effort soutenu pour intégrer davantage de citoyens dans le système financier.
L’avenir du secteur financier tunisien dépendra en grande partie de la capacité à promouvoir les paiements électroniques et à améliorer l’inclusion financière. Alors que la masse monétaire en circulation devrait continuer à augmenter, il est essentiel de trouver un équilibre entre le cash et les transactions numériques pour soutenir une économie plus diversifiée et intégrée.
En fin de compte, le boom du cash en Tunisie reflète à la fois les habitudes culturelles et les limites structurelles du système financier. Pour favoriser une économie plus moderne et efficace, il est impératif de renforcer l’infrastructure financière et d’encourager l’adoption des technologies de paiement numérique par un plus grand nombre de citoyens.
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