Economie

L’hégémonie du dollar remise en question

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Des experts en finance affirment que la domination du dollar américain sur le marché mondial est en train de s’estomper, indiquant une tendance croissante parmi les pays émergents à utiliser les monnaies locales plutôt que le dollar. Selon ces experts, bien que le dollar américain est la principale monnaie de réserve dans le monde s’accaparant plus de la moitié de toutes les réserves de devises internationales son rôle a diminué.

D’autres devises occupent de plus en plus une place importante dans les transactions internationales, à cause des tensions géopolitiques récentes avec la Russie et à la Chine. En mars dernier, la secrétaire au Trésor, Janet Yellen, a averti que les sanctions économiques imposées par les États-Unis à la Russie et à d’autres pays mettaient en péril l’hégémonie du dollar, alors que les pays ciblés cherchaient une alternative.

« Lorsque nous utilisons des sanctions financières liées au rôle du dollar, il y a un risque qu’avec le temps, cela puisse saper l’hégémonie du dollar », a déclaré Yellen.

Le Venezuela ouvre le bal de la dédollarisation

Le président vénézuélien, Nicolas Maduro, a récemment annoncé que le Venezuela s’engageait dans un processus d’abandon du dollar américain dans ses transactions économiques. Selon lui, cette décision vise à promouvoir une économie libre, où les devises ne sont pas utilisées comme des outils de punition et de sanctions entre les nations.

En mai, les présidents argentin, Alberto Fernandez, et brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, se sont engagés à développer un cadre permettant l’utilisation de leurs propres devises dans le commerce bilatéral. Ce mouvement s’inscrit dans la lignée de nombreux pays qui cherchent à se détourner du dollar américain dans les transactions commerciales. En avril dernier, l’Argentine a confirmé sa décision de payer ses importations chinoises en yuans plutôt qu’en dollars américains, dans le but de protéger ses réserves de devises étrangères en déclin.

Le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, a également appelé les pays du Sud à travailler à l’abandon du dollar dans leurs échanges commerciaux internationaux et à utiliser leurs propres monnaies à la place, lors de son séjour en Chine. En mars dernier, la Chine et le Brésil ont signé un accord visant à abandonner le dollar américain dans leurs transactions bilatérales, ce qui devrait entraîner une réduction des coûts d’investissement et favoriser le développement des liens économiques entre les deux pays.

Le yuan chinois a déjà surpassé le dollar américain dans les transactions commerciales transfrontalières en Chine, représentant ainsi un nouveau défi pour la position dominante du dollar en tant que principale monnaie de réserve mondiale. En février, la banque centrale irakienne a également annoncé qu’elle autoriserait pour la première fois le règlement direct des échanges commerciaux avec la Chine en yuan.

Une diversification plutôt qu’une dédollarisation

Toutefois, certains observateurs pensent que la portée exacte de l’abandon du dollar dans les transactions économiques par ces pays dépendra de divers facteurs, tels que leur situation économique, leur influence régionale et leur capacité à établir des partenariats commerciaux solides avec d’autres nations. Il est important de noter que la transition complète vers une monnaie alternative peut être un processus complexe et progressif, et chaque pays peut adopter une approche différente en fonction de ses propres circonstances.

La diversification des réserves de change est une approche courante adoptée par de nombreux pays plutôt que d’abandonner complètement le dollar américain. La diversification consiste à réduire la dépendance excessive au dollar en incluant d’autres devises dans les réserves internationales.

Cette stratégie permet de minimiser les risques liés à une seule monnaie et de mieux faire face aux fluctuations des marchés financiers mondiaux. En diversifiant les réserves de change, des pays peuvent également renforcer leur indépendance économique et réduire leur vulnérabilité aux sanctions ou aux pressions économiques exercées par d’autres.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek