C’est l’histoire de ces talents, de ce potentiel et de ce rayonnement à l’international qui se crament doucement mais sûrement, sacrifiés sur l’autel des autres chats que la Tunisie a à fouetter. Dans la longue liste des dysfonctionnements de la post-Révolution on a cette histoire poignante que nous a racontée une joueuse de l’équipe nationale de volley-ball, sous le sceau de l’anonymat pour s’éviter des retours de manivelle, elle qui a déjà son lot de problème…
D’abord cette première confidence : “On s’occupait très bien des joueuses de volley-ball auparavant, des petits jusqu’aux juniors. Les stages se faisaient régulièrement et ils étaient de qualité. L’encadrement était irréprochable et permettrait aux équipes locales de se mesurer à la concurrence dans toutes les compétitions africaines“, a déclaré la volleyeuse à Tunisie Numérique.
“Les choses se gâtent après le baccalauréat, quand on accède à l’équipe nationale senior. Là c’est l’abandon total en rase campagne. Tout le dispositif s’effondre : la préparation physique et mentale s’affaisse, les stages disparaissent“, alors que c’est à ce niveau qu’il faut monter en intensité pour tenir son rang à l’international. “Tout au plus on a des stages d’été, et encore pour les petits et pour une poignée de joueurs. Pour les grands tout s’arrête net. L’équipe nationale masculine est un peu mieux lotie“, a dit la joueuse…
“C’est tout ça qui fait que le niveau de l’équipe féminine a flanché et ne nous permet même plus de défendre nos chances au niveau continental, ne parlons même pas des compétions mondiales. Les moyens matériels sont au niveau le plus bas et ne permettent plus de défendre les couleurs de la Tunisie à l’extérieur...”, a-t-elle confié. Selon elle avec ce manque de préparation à tous les niveaux il est préférable de ne pas se présenter à ces rendez-vous pour s’éviter de cuisantes défaites…
Par ailleurs elle décrit une misère absolue, avec quelque 300 dinars d’allocation mensuelle… “si on arrive à les toucher“…
Ces difficultés chroniques ont fini par avoir raison de sa motivation pour le haut niveau, de sa passion pour le maillot national. Elle a enterré ses rêves et se contente de jouer en club… pour maintenir la forme, pour conserver la flamme de ses débuts.
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