L’Afrique se tourne vers l’hydrogène vert comme solution potentielle pour réduire sa dépendance aux combustibles fossiles, électrifier des millions de foyers et stimuler une économie verte.
Cette technologie prometteuse suscite un vif intérêt, mais son développement soulève également des questions cruciales quant à sa mise en œuvre et ses impacts réels.
Un potentiel transformateur
Le continent africain dispose d’atouts considérables pour développer une industrie d’hydrogène vert. Ses vastes ressources en énergies renouvelables offrent un terrain propice à la production de ce carburant propre.
Les projets émergents promettent de créer des emplois, d’élargir l’accès à une énergie durable et de favoriser une industrialisation respectueuse de l’environnement. Des partenariats se nouent entre pays africains et nations industrialisées, laissant entrevoir des opportunités d’investissements et de transferts technologiques.
Des risques à ne pas négliger
Malgré l’enthousiasme ambiant, l’Agence Internationale des Énergies Renouvelables (IRENA) appelle à la vigilance. Son récent rapport souligne que les bénéfices mutuels ne sont pas garantis et que des effets négatifs sont à considérer.
La concurrence pour les ressources en eau et en électricité entre besoins locaux et exportations pourrait s’avérer problématique. De plus, le manque de recul sur cette filière naissante rend difficile l’évaluation précise de ses retombées socio-économiques.
Gouvernance et équité au cœur des enjeux
L’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE) met en lumière les risques de corruption et d’atteintes à l’intégrité inhérents au développement rapide de nouvelles industries énergétiques. Les faiblesses institutionnelles, les risques de favoritisme dans l’octroi des licences et les déséquilibres dans les négociations contractuelles sont autant de points de vigilance.
L’engagement insuffisant des communautés locales pourrait également conduire à des violations de droits et à des tensions sociales.
L’essor de l’hydrogène vert en Afrique porte en lui des promesses considérables, mais sa concrétisation requiert une approche prudente et réfléchie. Il est crucial d’établir des cadres réglementaires solides, de garantir une répartition équitable des bénéfices et d’impliquer véritablement les populations locales. Ce n’est qu’à ces conditions que cette technologie pourra véritablement contribuer à un développement durable et inclusif sur le continent africain.
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