Une cour libyenne a condamné dimanche 12 responsables à des peines de prison allant de 9 à 27 ans pour leur rôle dans l’effondrement des barrages de la ville de Derna, dans l’est du pays, l’année dernière. Cet effondrement tragique a causé la mort de 4540 personnes.
Accusations de négligence et de meurtre volontaire
Une source judiciaire à Derna a indiqué que les responsables condamnés étaient accusés de négligence, de meurtre volontaire et de dilapidation de fonds publics. Les accusés ont la possibilité de faire appel des verdicts.
Le procureur général, Al-Siddiq Al-Sour, a publié un communiqué sur la page officielle Facebook, déclarant que la cour criminelle de Derna avait examiné les accusations portées contre 16 responsables liés aux inondations de 2023. Parmi eux, 12 ont été condamnés.
Restitution des gains obtenus illégalement
Trois des condamnés ont été contraints de restituer les gains obtenus illégalement. Toutefois, les noms et les postes des accusés n’ont pas été divulgués dans le communiqué.
La cour a infligé des peines de prison de 9 ans à 7 accusés, en plus de les condamner à payer des compensations financières (dont les montants n’ont pas été précisés).
Un autre accusé a été condamné à 15 ans de prison, tandis que deux autres ont été condamnés respectivement à 26 et 27 ans de prison, avec des obligations de compensation financière pour les dommages causés.
Acquittements et nouvelles obligations
Quatre accusés ont été acquittés et trois autres ont été obligés de restituer les fonds obtenus illicitement.
En septembre 2023, le bureau du procureur général libyen avait annoncé le lancement d’une action pénale contre 16 responsables en charge des infrastructures des barrages et avait ordonné la détention provisoire du maire de Derna, Abdelmoneim Al-Ghaithi, ainsi que de sept autres responsables.
Une catastrophe aux conséquences dévastatrices
La ville côtière de Derna, qui compte 125 000 habitants, a été ravagée par des inondations en septembre dernier à la suite de la tempête Daniel.
Ces inondations ont causé des milliers de morts et de disparus, détruit les barrages, emporté des bâtiments et ravagé des quartiers entiers.
Un rapport alarmant sur les besoins de reconstruction
En janvier, un rapport de la Banque mondiale, des Nations Unies et de l’Union européenne a qualifié les inondations dévastatrices à Derna de catastrophe climatique et environnementale, nécessitant 1,8 milliard de dollars pour le financement de la reconstruction et du redressement.
Le rapport a souligné que l’effondrement des barrages était dû à plusieurs facteurs, y compris leur conception basée sur des données hydrologiques obsolètes, ainsi que des problèmes de maintenance et de gouvernance résultant de plus de 10 ans de conflit en Libye.
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