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Libye : Le FMI anticipe une reprise économique fragile, dépendante du pétrole et entravée par l’instabilité

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Le Fonds monétaire international (FMI) a publié mercredi un communiqué final à l’issue de ses consultations avec la Banque centrale de Libye, dans le cadre de l’Article IV pour l’année 2025. 

Ces discussions ont porté sur la situation de l’économie libyenne, ainsi que sur l’évaluation des politiques monétaires, budgétaires et commerciales mises en œuvre en 2024. Elles ont également inclus un examen des principales mesures prises par la Banque centrale libyenne au cours du premier trimestre de l’année en cours.

En 2024, l’économie libyenne a souffert d’un ralentissement, conséquence directe des tensions autour de la Banque centrale et des interruptions de la production pétrolière. La contraction du secteur des hydrocarbures a entraîné un recul du PIB, partiellement compensé par la croissance des activités non pétrolières soutenues par la dépense publique.

Le FMI a rappelé que l’inflation est restée faible (près de 2 %), mais vraisemblablement sous-estimée en raison d’un indice des prix dépassé, récemment révisé par les autorités statistiques. Sur le plan budgétaire, les déficits jumeaux (budgétaire et courant) sont revenus en 2024, malgré des réserves internationales stables, grâce notamment à la réévaluation de l’or.

Le secteur bancaire a montré des signes positifs, avec un renforcement du capital et une amélioration des indicateurs financiers, bien que le crédit reste concentré sur les particuliers via des mécanismes de type Murabaha.

Les perspectives économiques restent étroitement liées, selon le communiqué du FMI, au secteur pétrolier. Une reprise est attendue en 2025, mais les risques sont élevés : instabilité politique, volatilité des prix, tensions régionales et fragmentation institutionnelle.

Face à ces défis, les experts du FMI recommandent de poursuivre l’unification budgétaire, de maîtriser les dépenses courantes et d’initier des réformes fiscales et structurelles. La Banque centrale doit aussi moderniser sa politique monétaire, réduire l’écart entre les taux de change officiel et parallèle, et renforcer la confiance dans le système financier.

Pour bâtir une économie durable, la Libye doit, selon le FMI, s’engager dans une diversification réelle, améliorer le climat des affaires, moderniser les cadres juridiques et renforcer la gouvernance, notamment dans la lutte contre la corruption.

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