L’incendie repart entre l’Inde, pays le plus peuplé de la planète (1,4 milliard d’habitants) et le Pakistan (près de 248 millions d’habitants). Deux voisins et ennemis notoires. La tension monte depuis le 22 avril, date à laquelle une attaque a fauché 26 visiteurs dans la ville de Pahalgam, dans la partie du Cachemire contrôlée par l’Inde. C’est l’incident le plus meurtrier depuis plus de 20 ans.
Les deux nations s’accusent fréquemment d’appuyer des groupes rebelles pour déstabiliser le voisin, c’est surtout le cas au Cachemire, une région himalayenne à majorité musulmane nichée entre les deux pays. Depuis 1989 les affrontements entre l’insurrection séparatiste et l’armée indienne ont causé des dizaines de milliers de décès dans la région.
Mardi après-midi, au moins 3 assaillants, d’après la police indienne, ont fait feu sur des touristes dans la ville de Pahalgam, dans les contreforts de l’Himalaya. 25 Indiens et un Népalais y ont trouvé la mort. Cet attentat a été immédiatement imputé par l’Inde à des islamistes soutenus par le Pakistan. Mais l’assaut n’avait toujours pas été revendiqué hier jeudi 23 avril à la mi-journée.
La police a publié les portraits-robots de 3 suspects, dont deux ressortissants pakistanais, qui seraient d’après les autorités indiennes des membres du groupe islamique Lashkar-e-Taibad (LeT), logé au Pakistan. Ces combattants sont soupçonnés d’avoir perpétré des attaques terroristes dans la mégapole indienne de Bombay en novembre 2008, bilan 166 morts…
La police propose une récompense de 2 millions de roupies (plus de 20 000 euros) pour toute information permettant leur arrestation.
Le Premier ministre indien Narendra Modi, un ultranationaliste pur jus, s’est engagé ce jeudi à chercher «jusqu’au bout de la terre» les auteurs de cet attentat. «Je le dis sans équivoque : ceux qui ont mené cette attaque et ceux qui l’ont mise au point en paieront le prix au-delà de leur imagination», a-t-il clamé dans l’État du Bihar. «Il est temps de réduire en cendre le peu de territoire encore contrôlé par ces terroristes», a martelé Modi.
A noter qu’hier mercredi le gouvernement hindou a dévoilé une batterie de mesures de rétorsion diplomatiques. Parmi elles le gel du Traité sur les eaux du fleuve Indus, paraphé en 1960 et qui a tenu en dépit des 3 guerres entre les deux voisins. New Delhi a également annoncé la fermeture du principal poste-frontière terrestre entre les deux nations et a rappelé ses diplomates.
Ce jeudi c’est l’escalade : les autorités indiennes ont ordonné à tous les citoyens du Pakistan de quitter le pays d’ici ce 29 avril, sauf les diplomates.
Le Pakistan, qui dément tout lien avec cette attaque, a réagi en convoquant ce jeudi après-midi son Comité de la sécurité nationale. Y siègent les plus hauts responsables civils et militaires du pays, il ne se réunit que dans les situations extrêmes. Au terme de cette rencontre les autorités ont fait savoir qu’elles prendraient des «mesures fermes» contre toute «menace indienne»…
Pour le Pakistan toute tentative de rogner son approvisionnement en eau serait de fait un «acte de guerre». Par ailleurs Islamabad a bouclé sa frontière et son espace aérien avec New Delhi, de nombreux diplomates indiens ont été priés de partir et les visas de leurs ressortissants ont été supprimés…
Les deux voisins dotés de l’arme nucléaire sont très loin d’une accalmie.
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