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L’Iran titille Israël et fanfaronne : Les drones tirés par Tsahal sont des “jouets pour nos enfants”

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L’avenir des affrontements entre Israël et l’Iran se joue en grande partie ce samedi 20 avril au Congrès américain, avec le vote de plus 26 milliards de dollars pour muscler Tsahal (l’avenir de l’Ukraine aussi face à l’orge russe, avec un énorme paquet de 61 milliards de dollars). En attendant Téhéran et Tel-Aviv se jaugent, se toisent. Après l’attaque d’hier vendredi 19 avril sur le sol iranien, qu’Israël n’a pas revendiquée, Téhéran a eu une première réaction mesurée, conforme aux usages diplomatiques. La deuxième réaction un peu tard dans la journée était très étrange, surréaliste même à bien des égards…

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a fait une sortie qui en a désarçonné plus d’un. Selon lui l’assaut du 13 avril avec «plusieurs» petits drones qui ont été «abattus avec succès» par le «système de défense antiaérienne» ne peut être pris pour une attaque. Ce qui signifie, a-t-il laissé entendre dans un entretien avec la chaîne américaine NBC, que Téhéran en restera là, qu’il ne ripostera pas à ce stade.

«Ce qui s’est passé la nuit dernière n’était pas une attaque», a lâché le chef de la diplomatie iranienne. «Il s’agissait de deux ou trois drones quadrirotor, comme les jouets avec lesquels les enfants jouent en Iran», lance-t-il ironiquement mais avec des effluves de défi. L’État hébreu l’a certainement encaissé comme tel.

D’après le Washington Post, qui cite un responsable israélien sous le sceau de l’anonymat, l’attaque de vendredi matin servait juste à convaincre l’Iran que Tsahal a la possibilité de toucher des cibles sur le territoire iranien, comme du reste Téhéran l’a dit sur les installations de l’ennemi. Les USA ont confirmé que les tirs venaient bien de l’armée israélienne mais officiellement Tel-Aviv ne reconnait rien, comme il n’a pas revendiqué la frappe meurtrière sur le consulat iranien en Syrie.

Donc c’est le statu quo, pour l’instant, Téhéran a signé une attaque à minima, presque une tape amicale, en représailles à la mort des 7 Gardiens de la Révolution ; Israël a fait pareil avec ses joujoux – et pas «jouets» comme l’a dit Amir-Abdollahian. Jusqu’ici l’honneur est sauf pour les deux parties, pas besoin d’aller plus loin dans un face-à-face qui les décimerait. De toute façon ni Israël ni l’Iran n’en ont les moyens…

Téhéran se débat dans une crise économique et sociale sans précédent à cause des sanctions ; Tel-Aviv est englué dans son combat contre le Hamas, qu’il n’est pas certain de gagner, surtout si les Américains le lâchent. L’Iran pour l’instant est un morceau trop gros, même pour l’une des armées les plus puissantes du monde. Donc les deux parties font mine de se conformer à la désescalade que tous leurs soutiens et partenaires demandent.

Mais on peut être certain que ces ennemis historiques se retrouveront, sur leurs territoires ou dans d’autres théâtres de guerre, avec tous les bras puissamment armés qu’articule l’Iran dans le monde : le Hezbollah libanais, les Houthis du Yémen, les milices chiites en Irak et en Syrie, etc.

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