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L’Italie maintient la Tunisie sur la liste des pays d’origine sûrs

L’Italie maintient la Tunisie sur la liste des pays d’origine sûrs

L’Italie confirme sa position sur la Tunisie. Le ministre italien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Antonio Tajani, a annoncé, vendredi 28 mars 2025, l’approbation sans modification du rapport annuel sur les pays d’origine sûrs, qui inclut 20 États, dont la Tunisie.

Lors d’une conférence de presse organisée à l’issue du Conseil des ministres italien, Tajani a précisé que ce rapport n’avait fait l’objet d’aucune révision par rapport à l’année précédente.

Par ailleurs, un nouveau décret gouvernemental sur des mesures urgentes de lutte contre l’immigration irrégulière sera prochainement soumis au Parlement italien pour examen, selon l’agence de presse italienne AKI.

Une désignation aux effets concrets

Les pays considérés comme d’origine sûre sont ceux où les conditions sont jugées stables sur les plans politique, juridique et social, et où les citoyens peuvent bénéficier d’une protection effective contre les persécutions. Cette désignation, bien que n’ayant aucune base juridique en droit international, permet aux autorités italiennes de procéder plus facilement au renvoi des migrants en situation irrégulière vers leur pays d’origine.

Comme l’a expliqué l’ancien diplomate tunisien Abdallah Laabidi à l’agence TAP, cette qualification est généralement attribuée par les pays européens aux États d’où émanent des flux migratoires, et dont les législations assurent une certaine protection des citoyens. Elle facilite ainsi les procédures de rapatriement, conformément aux accords bilatéraux existants.

Une coopération en mutation depuis 2023

Cette politique n’est pas nouvelle. Le 16 janvier 2025, lors d’une rencontre à Rome entre Antonio Tajani et son homologue tunisien, Mohamed Ali Nafti, la Tunisie avait déjà été classée parmi les pays d’origine sûrs. Ce classement intervient dans le cadre d’un partenariat élargi entre les deux pays, qui s’est intensifié à travers l’accord de gestion des flux migratoires signé en 2023.

Cet accord vise à développer une approche multidimensionnelle de la migration, combinant lutte contre l’immigration clandestine, développement solidaire et promotion de la migration légale et circulaire. Les deux ministres avaient alors souligné l’importance de s’attaquer aux causes profondes du phénomène migratoire, tout en intensifiant la lutte contre les réseaux de trafic d’êtres humains.

Des conséquences pour les migrants tunisiens en Italie

Avec la reconduction du classement de la Tunisie comme pays d’origine sûr, les migrants tunisiens en situation irrégulière sur le sol italien pourraient voir leur demande d’asile systématiquement rejetée, et faire face à un retour accéléré dans leur pays. 

Alors que l’Union européenne peine encore à trouver une politique migratoire commune, l’Italie semble poursuivre une ligne de gestion bilatérale pragmatique, en s’appuyant sur des partenariats comme celui établi avec Tunis.

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