Le dimanche 22 septembre, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté le “Pacte pour l’avenir“, un document ambitieux visant à tracer un chemin vers un avenir meilleur pour l’humanité. Cette adoption s’est faite malgré l’opposition de plusieurs pays, dont la Russie, qui critique vivement le processus de préparation du texte, qu’elle considère comme dicté par les pays occidentaux.
Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Verchinine, a exprimé son mécontentement après l’adoption du texte, qualifiant le pacte de “grosse défaite pour l’ONU“. Il a également dénoncé l’absence de véritables négociations intergouvernementales et a proposé un amendement reposant sur le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des États. Toutefois, cet amendement n’a pas été pris en compte, et seuls quelques pays, comme la Biélorussie, la Corée du Nord, l’Iran, le Nicaragua, le Soudan et la Syrie, ont soutenu la Russie dans son opposition.
Un sommet crucial pour les défis mondiaux
Le “Pacte pour l’avenir” est un élément clé du Sommet de l’avenir, organisé au siège des Nations Unies à New York les 22 et 23 septembre. Ce sommet a pour objectif de rassembler les dirigeants mondiaux, des experts et la société civile pour discuter des défis mondiaux et formuler des solutions collectives. Bien que l’importance du sommet soit largement reconnue, il est à noter que les membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU n’y participent pas au niveau des chefs d’État.
Le pacte lui-même, qui s’étend sur plus de 20 pages, propose 56 mesures couvrant divers domaines, notamment le renforcement de la multilatéralité, le respect de la Charte des Nations Unies, la préservation de la paix, la réforme des institutions financières internationales et du Conseil de sécurité, la lutte contre le changement climatique, le désarmement et le développement de l’intelligence artificielle.
Un texte critiqué, mais symbolique
Malgré son adoption, le “Pacte pour l’avenir” reste un texte non contraignant, ce qui soulève des questions sur sa mise en œuvre concrète. Certains observateurs s’interrogent sur l’impact réel de ce document, compte tenu des violations quotidiennes de certains principes évoqués, comme la protection des civils dans les conflits. Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a insisté sur l’importance de transformer les mots en actions concrètes, appelant la communauté internationale à “mettre l’humanité sur un meilleur chemin”.
Guterres avait initialement lancé l’idée du Sommet de l’avenir en 2021, le présentant comme une “occasion unique” de changer le cours de l’histoire humaine. Après l’adoption du pacte, il a salué cette étape, déclarant : “Nous avons ouvert la porte, et il nous appartient maintenant à tous de la franchir.” Il a également exhorté les États à faire preuve de “vision”, de “courage” et d’”ambition” pour adapter les institutions internationales aux défis contemporains.
Opposition de la Russie et réactions internationales
La Russie, soutenue par un petit groupe de pays, a exprimé son désaccord non seulement avec le contenu du texte, mais aussi avec le processus qui a conduit à son adoption. Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Verchinine, a estimé que le texte “ne satisfait personne” et a critiqué ce qu’il perçoit comme une absence de véritable multilatéralisme dans les négociations.
En réponse, le chancelier allemand Olaf Scholz a défendu le pacte en le qualifiant de “boussole” pour l’avenir, tout en regrettant que la Russie “ne veuille pas suivre le chemin choisi par le reste du monde”. La proposition russe d’amendement, qui aurait empêché toute ingérence de l’ONU dans les affaires intérieures des États, a été largement rejetée par les membres de l’Assemblée générale.
Un pacte pour les générations futures
Le “Pacte pour l’avenir” met un accent particulier sur les jeunes générations et leur rôle dans la construction d’un monde durable et équitable. Le président de l’Assemblée générale des Nations Unies, Filémon Yang, a souligné l’importance du travail collectif et de la solidarité pour surmonter les défis mondiaux. Il a également insisté sur le rôle central des jeunes, en particulier en Afrique, où un nombre croissant de jeunes intègrent le marché du travail chaque année.
La portée du pacte, bien que non contraignante, repose sur la capacité des dirigeants mondiaux à faire preuve de solidarité et de volonté politique pour transformer les engagements en actions concrètes, visant à bâtir un avenir durable pour toutes les nations et générations.
Principales thématiques couvertes par le Pacte pour l’avenir
Le “Pacte pour l’avenir” de l’ONU, adopté lors du Sommet de l’avenir, contient 56 mesures visant à aborder une gamme de défis globaux. Voici un résumé des principales thématiques couvertes par ces mesures :
- Multilatéralisme : Renforcer le système multilatéral pour répondre aux changements mondiaux et promouvoir une coopération internationale renouvelée.
- Réforme des institutions internationales : Engagement en faveur de réformes du Conseil de sécurité des Nations Unies et des institutions financières internationales pour mieux représenter les intérêts des pays en développement.
- Paix et sécurité : Renforcer les initiatives de maintien de la paix, la prévention des conflits, et des engagements pour la protection des civils en temps de guerre.
- Changement climatique : Intensifier les efforts pour limiter le réchauffement climatique et soutenir une transition vers des énergies renouvelables.
- Désarmement : Renforcer les engagements sur le désarmement nucléaire et la réduction des armes conventionnelles.
- Développement durable : Renouveler les objectifs de développement durable (ODD) en matière de réduction de la pauvreté, de lutte contre les inégalités, et de protection de l’environnement.
- Justice économique : Plaidoyer pour une justice économique mondiale, incluant une réforme de l’architecture financière internationale afin d’améliorer l’accès des pays en développement aux financements.
- Régulation de l’intelligence artificielle : Promouvoir un développement éthique de l’IA tout en assurant que ces technologies servent l’humanité et respectent les droits de l’homme.
- Protection des droits humains : Réaffirmer la centralité des droits humains et s’engager à protéger les droits des minorités, des femmes et des enfants.
- Préparation pour les générations futures : Élaborer des stratégies à long terme pour assurer un avenir plus équitable et durable pour les générations futures.
Ce pacte cherche à faire face à des défis globaux comme le climat, les inégalités, les conflits, tout en garantissant un avenir meilleur pour l’humanité. Bien qu’ambitieux, il n’est pas contraignant, ce qui pose des questions sur sa mise en œuvre pratique.
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