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Ma vie: Couple avec deux enfants de Grombalia

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Tunisie Numérique a mené une série d’interviews auprès des familles tunisiennes pour savoir comment elles gèrent leurs budgets en ces temps de crise que traverse le pays.

Ces tunisiens proviennent de différentes classes sociales, sont d’âges différents et habitent dans des quartiers aussi bien huppés que populaires. Ils ont accepté volontairement de répondre de manière spontanée et anonyme aux questions de Tunisie Numérique. Les récits ont été retranscrits tels quels.

Lamine a 42 ans, il est enseignant en formation professionnelle.

Lamine est marié à Olfa qui a 37 ans. Olfa est coach en calcul mental et accompagnatrice d’un enfant autiste.

Le couple est marié depuis 12 ans et a deux enfants : Aya âgée de 11 ans et Yemen qui a 6 ans.

La famille habite une maison, propriété du père de Lamine, située dans un des quartiers de la ville de Grombalia. Le couple possède une voiture achetée via un crédit bancaire.

Les études d’abord, le mariage après

Lamine se confie à nous : « J’ai connu Olfa quand elle était encore étudiante. Je travaillais à la capitale. J’ai tenu à financer les études de Olfa et finalement je l’ai épousé tout de suite après sa diplomation ».

Olfa prend la parole et dit : « Lamine a tenu à ce que je finisse mes études. Je n’avais pas les moyens et il m’a aidé financièrement. Lamine m’a supporté malgré les conseils de ses proches. Je ne sais pas ce que j’aurais fait sans lui. Je lui en suis redevable. »

Lamine reprend la parole et lance : « Je ne le regrette pas. L’amour véritable est une question de sacrifice et de confiance mutuelle. Moi quand j’aime, c’est sincère. »

Les projets familiaux

Lamine touche un salaire mensuel de 1 500 dinars et Olfa 1 000 dinars. Le couple paie 500 dinars/mois pour le crédit de la voiture.

Lamine nous raconte ses projets : « Je voulais acheter une maison et m’installer à la capitale mais les problèmes familiaux ont eu raison de mes projets. Je suis obligé d’habiter à Grombalia. »

Lamine nous donne plus de détails : « Il me faut au moins 100 000 dinars pour acheter un terrain et démarrer les travaux de construction. Où voulez-vous que je trouve une somme pareille ?! »

Olfa intervient et dit : « Moi, je veux ouvrir un centre pour les enfants autistes. Ces enfants manquent d’accompagnement et de soutien. Il n’y a presque pas de structures spécialisées pour les enfants et leurs familles. »

Olfa continue : « Je ne peux malheureusement pas lancer un projet pareil sans soutien financier. Nous arrivons à peine à boucler les fins de mois. La vie est devenue chère. Les prix flambent et on n’y arrive pas ! »

Olfa nous avoue demander de l’aide à ses frères qui habitent à l’étranger.  Ces derniers lui envoient de temps en temps de l’argent et des vêtements pour les enfants.

L’ascenseur social

Olfa nous dit : « J’aime ma Tunisie. Je ne m’imagine pas la quitter pour aller vivre ailleurs. Mais j’ai peur pour l’avenir des enfants. Mes proches ont été plus chanceux que moi et occupent des postes prestigieux malgré leurs études inachevées. Pour moi ce n’est pas équitable. C’est une injustice et je ne veux pas que mes enfants en souffrent eux aussi ».

Olfa continue : « Je n’arrête pas de dire à mes enfants que l’éducation est fondamentale. Elle représente l’ascenseur social vers le succès. Comment alors leur expliquer que cela ne suffit malheureusement pas ! ».

Olfa rajoute : « D’un autre côté, il ne faut pas oublier que le monde bouge ! Les programmes d’études tunisiens ne suivent pas le changement. Ce sont les mêmes modules enseignés depuis des années et cela est valable tant dans les écoles, les lycées et les universités. C’est choquant ».

Le budget familial

Le couple touche 2 500 dinars par mois.

Les dépenses mensuelles familiales sont ventilées comme suit :

  • 50 dinars pour la facture de la STEG ;
  • 30 dinars pour la SONEDE ;
  • 30 dinars pour l’abonnement internet ;
  • 400 dinars pour la consommation de carburant ;
  • 500 dinars pour les dépenses alimentaires et les produits de nettoyage ;
  • 100 dinars comme argent de poche de Lamine ;
  • 70 dinars comme argent de poche de Olfa ;

Pour la rentrée scolaire, 700 dinars sont réservés pour les enfants.

La famille achète les vêtements neufs à l’occasion de l’Aïd. Le reste de l’année Olfa se charge d’acheter le nécessaire de la fripe.

Le budget de l’Aïd Kébir est de 800 dinars. Le couple épargne pendant 4 mois pour pouvoir acheter le mouton du sacrifice.

La famille part en vacances durant l’hiver et le printemps pour une enveloppe globale de 600 dinars.

Pour l’été, la famille part en ‘‘famille élargie’’ à Korbus et Hammamet pendant 2 mois.

Le couple possède 2 comptes bancaires et un compte d’épargne postal

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Publié par
Tunisie Numérique