Le déficit de la balance commerciale énergétique est passé de 1919 millions de dinars (MD) à fin mars 2022 à 2745 MD à fin mars 2023, soit une augmentation de 43% (en tenant compte de la redevance du gaz algérien exportée), c’est ce qu’a révélé le bulletin de la conjoncture énergétique du mois de mars 2023 publiée aujourd’hui mardi 9 mai 2023 par l’Observatoire national de l’énergie et des mines (ONEM).
Cependant, l’aggravation du déficit tient à la conjugaison de plusieurs facteurs dont notamment la dépréciation entre mars 2022 et mars 2023 de la valeur du dinar face au dollar US de 7%, la hausse du prix moyen du gaz algérien de 45% en dinars et de 36% en dollars US et ce, parallèlement à la diminution du cours moyen du Brent de 20 dollars US : 101.4 dollars US/ baril contre 81.3 dollar US / baril.
Bilan lourdement déficitaire
Selon les données de l’ONEM, en comptabilisant la redevance sur le transit du gaz algérien, le bilan d’énergie primaire fait apparaître à fin mars 2023, un déficit de 1.19 mégatonne équivalent pétrole (Mtep) contre un déficit enregistré à fin mars 2022 de 1.17 Mtep. Le taux d’indépendance énergétique, qui représente le ratio des ressources d’énergie primaire par la consommation primaire, s’est situé à 47% à fin mars 2023 contre 51% à fin mars 2022.
Alors que, sans comptabilisation de la redevance, le taux d’indépendance énergétique se limiterait à 37% à fin mars 2023 contre 41% à fin mars 2022. Le déficit du bilan d’énergie primaire a augmenté légèrement de 2% durant le premier trimestre de 2023 par rapport au premier trimestre de 2022, cette hausse est due essentiellement à la baisse de la production des hydrocarbures, la demande d’énergie primaire, par contre, a diminué.
Transformation majeure du paysage énergétique
D’après les autorités de tutelle, depuis plus d’une décennie, le paysage énergétique Tunisien a subi une transformation majeure marquée par le déclin des ressources, la dépendance accrue du Mix énergétique aux énergies fossiles et l’augmentation des importations des énergies fossiles qui a impacté négativement le déficit de la balance commerciale et le poids des subventions énergétiques dans le budget de l’état.
Néanmoins, aucune stratégie claire n’est mise en avant, à ce jour, pour relever ces défis, bien qu’il devienne de plus en plus urgent de repenser le système énergétique Tunisien et entreprendre un ensemble de mesures et réformes favorables à l’accélération de la transition énergétique.
L’impératif du renforcement de la transition énergétique exige, selon les autorités, la mise en place des infrastructures nécessaires et le recours à un ensemble de mesures et dispositifs réglementaires, organisationnels et financiers permettant de garantir la sécurité d’approvisionnement énergétique au moindre coût.
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