Malgré un certain ralentissement, l’inflation globale des prix alimentaires demeure élevée alors que la croissance économique est restée stagnante malgré la reprise du tourisme après la pandémie du Covid-19. En 2023, la croissance du produit intérieur brut (PIB) devrait être d’environ 1,2%, soit environ la moitié du taux de croissance de 2022, freinée entre autres par la sécheresse mais comme certaines contraintes devraient s’atténuer, la croissance du PIB en 2024 est prévue à 3%.
C’est que révèle un rapport récent du Système mondial d’information et d’alerte rapide sur l’alimentation et l’agriculture (Smiar) relevant de la FAO qui effectue un suivi permanent de l’offre et de la demande de denrées alimentaires.
Selon le rapport, le chômage est passé de 15,3% en 2022 à 15,6% en 2023, principalement en raison des opportunités d’emploi limitées dans le secteur agricole frappé par la sécheresse. Le chômage demeure plutôt élevé, à environ 40% chez les jeunes (âgés de 15 à 24 ans).
Néanmoins, on souligne que malgré le taux élevé de dépendance aux importations, les variations des prix internationaux des produits à base de blé et de l’huile végétale ne se répercutent pas entièrement sur les prix intérieurs, car le système universel de subventions alimentaires les maintient stables. Des discussions ont eu lieu sur la réforme du système de subventions, qui pèse lourdement sur le budget national, mais la mise en œuvre a été reportée jusqu’à présent, précise le rapport du Smiar.
Globalement, les données de l’Institut National de la Statistique (INS) révèlent que les prix des aliments, hors boissons non alcoolisés, ont augmenté de 53,4% entre 2015 et 2022.
En se référant aux mêmes données, on constate que la hausse des prix des produits alimentaires est persistante et généralisée et porte sur tous les produits composants l’indice des prix à la consommation familiale : viandes bovines et ovines, volailles, poissons, œufs, dérivés des céréales, produits laitiers et fromage, fruits et légumes, huiles alimentaires, etc.
Il convient de signaler que le poids des produits alimentaires dans le panier de la ménagère est fixé depuis plusieurs années à 26,2% malgré le changement des habitudes de consommations et l’évolution de l’offre et la charge très pesante allouée à la satisfaction des besoins alimentaires par les consommateurs qui ne cesse de s’alourdir notamment ces dernières années.
L’inflation est l’un des principaux facteurs conduisant à la prévalence de l’insécurité alimentaire. Depuis 2015, l’inflation alimentaire n’a pas connu de répit atteignant des proportions inquiétantes et laminant le pouvoir d’achat des ménages, surtout les plus vulnérables.
D’ailleurs, un rapport publié récemment par la FAO et intitulé « le système agricole et agroalimentaire tunisien face aux crises : focus sur la chaîne de valeur céréalière », indique que la persistance de l’inflation à des niveaux très élevés, notamment pour les produits alimentaires, pourrait compromettre le niveau de vie des Tunisiens alors que la précarité et le chômage demeurent élevés, notamment dans les zones rurales de l’intérieur du pays.
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