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Maroc : Après la descente aux enfers des islamistes égyptiens et tunisiens le PJD plonge…

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L’islam politique et ses chimères ont vécu, balayés par les promesses qu’ils n’ont pas tenues après avoir enfourché le cheval du “Printemps arabe” et sa ferveur révolutionnaire. En Egypte le président Abdel Fattah al-Sissi a fait place nette en fermant définitivement – il faut le souhaiter –  le sombre chapitre des Frères musulmans ; la Tunisie aussi solde ses comptes avec la Confrérie et les funestes desseins d’Ennahdha. Le Maroc n’est pas en reste, certes il y a moins de fracas dans la descente aux enfers des islamistes, ça fait moins de bruit, spécificité marocaine oblige, mais le résultat est le même : le Parti de la Justice et du développement (PJD) est en pleine déconfiture.

On a du mal à imaginer qu’il y a à peine 3 ans les islamistes étaient encore aux affaires et pilotaient le royaume chérifien, enfin, sous l’étroite surveillance du roi Mohammed VI. Rien ne va plus depuis que le PJD a été déchu par les électeurs en 2021. La dernière fois qu’on a entendu parler des islamistes c’était lors de leur sortie très hasardeuse sur le mariage des mineurs. Comme quoi chacun ses préoccupations, ses obsessions. En juin 2022 on a vu vent de l’entreprise de nettoyage du ministère de la Justice pour le purger du noyautage islamiste et de la corruption

Cette fois ce sont les déboires financiers  du PJD qui font les gros titres. Les caisses sont vides et les cadres dirigeants refusent de mettre la main à la poche. Perdre les maroquins du pouvoir en a appauvri beaucoup et ceux qui ont encore des sous n’y croient plus suffisamment pour parier sur des lendemains qui chantent. Le journal Assabah évoque ce mardi 23 juillet la situation financière désastreuse de la formation islamiste. Le quotidien attribue ce marasme à «l’avarice» des anciens ministres, des députés – anciens et nouveaux -,  des présidents du parti et élus locaux.

Ils ne veulent plus injecter le moindre dirham dans la caisse du parti, lequel a pourtant piloté le gouvernement et plusieurs collectivités territoriales durant 10 ans. Si le nerf de la guerre continue de manquer c’est toute la machine électorale qui va caler dans la perspective des prochains scrutins, en premier les législatives de 2026. Après il y aura le scrutin communal et régional de 2027 et les élections de la Chambre des conseillers.

Le secrétaire général du PJD, Abdelilah Benkirane, fulmine. L’ancien chef du gouvernement, à la tête du parti depuis la débâcle électorale de 2021, gère des caisses dix fois moins garnies qu’avant les dernières législatives. Benkirane est d’avis que cette situation impactera lourdement l’action du parti aux prochaines élections. Il a ajouté que la dégradation des finances du parti l’empêchera de briller aux législatives. Donc toutes les ambitions des islamistes se fracassent sur cette réalité, en attendant un sursaut collectif… ou pas.

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