Un récent rapport de la Haute Commissaire au Plan (HCP), publié ce lundi 18 février 2025, met en lumière une réalité préoccupante : plus de 4,75 millions de Marocains sont menacés par la pauvreté en raison de leur vulnérabilité économique.
Malgré les efforts déployés par les autorités pour réduire la pauvreté, le rapport souligne une hausse des ménages à risque, en particulier dans les zones rurales.
Selon les chiffres du HCP, le taux de pauvreté au Maroc a connu une évolution contrastée au cours des dernières années. Après être passé de 4,8 % en 2014 à 1,7 % en 2019, il a rebondi pour atteindre 3,9 % en 2023. Ce phénomène s’explique par plusieurs facteurs, dont la crise économique post-pandémie, l’inflation et les disparités de croissance entre les différentes classes sociales.
Le rapport précise que 1,42 million de Marocains vivent actuellement sous le seuil de pauvreté, dont 512 000 en milieu urbain et 906 000 en milieu rural, confirmant la persistance des écarts entre les villes et les campagnes.
Si le niveau de vie des ménages marocains s’est globalement amélioré, les inégalités restent fortes. Le revenu annuel moyen par habitant s’élevait à 21 949 dirhams (environ 2 194 dollars) en 2023, mais près de 72 % des familles gagnent moins que ce seuil national.
Le rapport met également en évidence une dépendance accrue aux aides sociales, soulignant que l’absence de filets de sécurité solides aggrave la précarité de certaines catégories de la population.
Face à ces chiffres alarmants, le gouvernement d’Aziz Akhannouch défend les mesures sociales mises en place. Lors d’un discours à Agadir, le chef du gouvernement a évoqué une “révolution sociale inédite”, positionnant le Maroc comme la “première nation sociale d’Afrique”.
Depuis 2024, plusieurs programmes d’aide ont été déployés, notamment :
Le rapport du HCP, basé sur une enquête menée entre mars 2022 et mars 2023 auprès de 18 000 ménages, met en évidence l’urgence d’une politique sociale plus ciblée et durable. Avec une population dépassant les 36 millions d’habitants en 2024, le Maroc doit faire face à des défis socio-économiques majeurs, notamment en matière d’inclusion, d’emploi et d’accès aux services de base.
Si les réformes engagées par le gouvernement sont saluées, elles ne suffisent pas encore à endiguer la montée de la précarité. La question reste ouverte : ces mesures permettront-elles une amélioration durable du niveau de vie ou faudra-t-il repenser en profondeur le modèle de développement social ?
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