Un nouvel épisode de tensions diplomatiques ? Ces derniers jours, plusieurs Marocaines ont été refoulées à l’aéroport de Dubaï malgré la possession de visas valides et de documents de voyage conformes. Selon le quotidien Assabah, ces femmes ont été soumises à des interrogatoires approfondis avant d’être renvoyées vers le Maroc, sans explication claire de la part des autorités émiraties.
Ces refoulements ont suscité une vive indignation au Maroc, où l’opinion publique s’interroge sur les motivations réelles derrière cette décision. Certaines des voyageuses concernées affirment avoir fourni toutes les preuves nécessaires attestant du motif de leur séjour – que ce soit pour des raisons professionnelles, académiques ou touristiques.
Pourtant, les autorités de l’immigration émiraties sont restées inflexibles, appliquant une interdiction d’entrée systématique pour ces passagères.
Plusieurs sources suggèrent que cette vague de refoulements pourrait être liée à une vidéo virale diffusée récemment sur les réseaux sociaux. Dans cette vidéo, une jeune femme se présentant comme Marocaine affirme avoir été victime d’un viol collectif à Dubaï, après avoir été attirée dans l’émirat sous prétexte d’une soirée luxueuse et rémunérée.
Ce témoignage, qui a déclenché une vive émotion, aurait conduit les autorités émiraties à prendre des mesures drastiques, suspectant toute femme marocaine arrivant seule ou en groupe. Toutefois, aucun communiqué officiel n’a confirmé cette hypothèse, laissant place à une vague de spéculations et d’indignation sur la stigmatisation des Marocaines aux Émirats arabes unis.
Face à cette situation préoccupante, aucune réaction officielle n’a été émise par le gouvernement marocain. Ce silence contraste avec l’ampleur des refoulements et le malaise qu’ils provoquent.
Pour certains observateurs, cette absence de réponse pourrait s’expliquer par la présence prolongée du roi Mohammed VI aux Émirats arabes unis, où il séjourne depuis plusieurs semaines. Le quotidien espagnol El Confidencial, cité par Tout sur l’Algérie (TSA), a rapporté que le souverain chérifien se trouve actuellement à Abou Dhabi, laissant les affaires courantes entre les mains de son fils et d’un cercle restreint de collaborateurs.
Cette situation soulève des interrogations : pourquoi les autorités marocaines tardent-elles à réagir face à une telle atteinte à la liberté de circulation de leurs ressortissants ? Certains analystes estiment que Rabat pourrait chercher à éviter une crise diplomatique avec son allié stratégique, préférant gérer cette affaire en coulisses plutôt que de risquer un affrontement public avec Dubaï.
Si l’affaire prend de l’ampleur, elle pourrait marquer un tournant dans les relations entre le Maroc et les Émirats arabes unis, déjà fragilisées par plusieurs différends géopolitiques. La question du Sahara occidental, où les Émirats ont exprimé leur soutien au Maroc, reste un dossier sensible qui pourrait influencer la position marocaine.
Dans ce contexte, ces refoulements massifs ressemblent davantage à un coup de semonce qu’à une mesure généralisée. Reste à voir si cette politique restrictive sera maintenue ou si les autorités émiraties reviendront sur leur position sous la pression diplomatique.
En attendant, de nombreuses voyageuses marocaines redoutent désormais de se voir refuser l’accès aux Émirats, malgré des dossiers en règle et l’absence de motifs clairs.
Une incertitude qui met en lumière le contexte régional toujours plus complexe.
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