Quand on vous parlait de l’effet Kamala Harris… On l’a nettement vu à la convention démocrate dans la perspective de l’élection présidentielle de novembre prochain. Le parti n’a jamais connu une telle effervescence et un tel engouement autour d’un candidat à la Maison Blanche, pas même pour le sémillant Barack Obama C’est pour vous dire. L’issue de cette grand-messe à Chicago hier jeudi 22 août faisait peu de doute, «au nom de tous les Américains» Kamala Harris a accepté d’endosser le costume de candidate au prochain scrutin et a promis d’être «la présidente de tous les Américains». Mais ce n’est pas le seul engagement de la vice-présidente, elle en a pris aussi sur deux gros dossiers internationaux : l’Ukraine et le Proche-Orient.
«Le président Biden et moi-même nous efforçons de mettre fin à cette guerre afin qu’Israël soit en sécurité, que les otages soient libérés, que les souffrances à Gaza cessent et que le peuple palestinien puisse exercer son droit à la dignité, à la sécurité, à la liberté et à l’auto-détermination», a clamé Kamala Harris à la tribune…
«Il est temps de conclure un accord pour (libérer) les otages et instaurer un cessez-le-feu (…) Tant de vies innocentes ont été perdues. Des personnes désespérées et affamées fuient sans cesse pour se mettre à l’abri. L’ampleur de la souffrance est déchirante», a asséné la démocrate.
Ces mots, très forts, sont une déclinaison du «nouveau chemin» que promet de tracer l’adversaire du républicain Donald Trump, de la nouvelle espérance qu’elle veut semer aux USA et dans le monde. On sait que la main de Biden a souvent tremblé face à la furie meurtrière du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou. Le président américain avait fait sensation en décrétant l’arrêt des livraisons de bombes lourdes qui massacrent aveuglément les civils gazaouis. Biden avait même ostensiblement fermé sa porte à Netanyahou et était allé jusqu’à recevoir à Washington le dit successeur du Premier ministre israélien.
Mais voilà, cet élan a fait pschitt. Tel-Aviv a tellement harcelé et même menacé la Maison Blanche que Netanyahou a fini par avoir sa visite officielle aux Etats-Unis et même un grand discours de propagande devant les élus du Congrès américain. In fine Israël a eu ses armes, avec un nouveau paquet de 20 milliards de dollars décaissé dernièrement…
Sauf que Kamala Harris avait pris ses distances avec ce soutien indéfectible ; elle avait boudé l’allocution de Netanyahou au Congrès et lui avait dit en face ses vérités lors d’un entretien. On peut compter sur elle pour changer la musique à Washington… enfin, selon les déclarations. Nous jugerons sur pièces, il ne faut pas minorer la puissance et l’influence des lobbys pro-Israël.
L’autre grand dossier c’est la guerre imposée par le président russe Vladimir Poutine à son voisin. Kamala Harris s’est engagée hier à se tenir «fermement aux côtés de l’Ukraine et de nos alliés de l’Otan» et a assuré qu’elle ne ferait pas «ami-ami avec les dictateurs (…). Je ne ferai pas ami-ami avec des tyrans et des dictateurs comme Kim Jong Un, qui soutiennent Trump, car ils savent qu’il est facile à manipuler avec des flatteries et des faveurs, ils savent qu’il ne fera pas rendre des comptes aux autocrates car il veut lui-même être un autocrate».
La démocrate donne le ton pour le débat qui l’opposera le 10 septembre prochain à l’ex-président Donald Trump. Ce dernier a eu la partie facile dans sa dernière confrontation télévisée avec un Biden englué dans ses gaffes et oublis, plombé par le poids de l’âge, 81 ans tout de même. Kamala Harris n’en a que 59, plus une pugnacité et une volonté de fer qu’elle a forgées quand elle était Procureure générale de Californie. Le fait que le président Biden s’efface au dernier moment pour la laisser passer est la pire chose qui pouvait arriver aux républicains.
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