D’après les prévisions de Météo France, livrées ce mardi 12 novembre, l’Hexagone sera traversé par une fraîcheur très inhabituelle pour la saison. Mais pour le voisin espagnol, qui n’a pas encore enterré tous ses morts suite aux dernières inondations, c’est un «scénario du cauchemar» qui se profile, encore un…
La raison ? La même que lors du déluge qui a endeuillé le pays en octobre dernier : la terrible «goutte froide», directement en provenance des Pays-Bas et du Danemark. Elle s’apprête à descendre sur la France, avec son lot de chute brutale des températures et «un temps plus instable» ce mardi. Mais c’est surtout en Espagne que les craintes sont les plus vives.
Rappelons que la goutte froide est une poche d’air froid en altitude qui descend et heurte des flux chauds, le phénomène météorologique produit des précipitations, plus ou moins fortes. En l’occurrence en Espagne elles ont été diluviennes et dévastatrices, l’équivalent d’une année de pluie en quelques heures. «Ces zones de basse pression sont associées à une masse d’air instable. Elles provoquent souvent un temps perturbé, avec des averses, associées à de fortes rafales de vent», explique le site de Météo France.
Donc aujourd’hui changement de décor en France, fini la douceur drainée par les anticyclones, en l’espace de 24 heures certaines villes afficheront de -4 à -8 degrés. Nice par exemple passera de 20 °C à 12 °C, et la capitale Paris de 10 °C à 6 °C. Des averses et des orages sont également prévus, notamment dans le sud du pays.
Ensuite la goutte froide prendra la direction de l’Espagne dans la nuit de mardi à mercredi, une perspective qui terrifie les citoyens et les autorités quand on sait que la dernière fois il y a eu 222 décès. «Clairement c’est le scénario du cauchemar», commente le prévisionniste Guillaume Jausseau sur X, sur la base des images satellites. «Une nouvelle Dana (goutte froide) devrait s’isoler dès mardi au large du Portugal, risquant de générer des pluies abondantes le long de la côte espagnole, en s’alimentant à profusion en humidité depuis la Méditerranée & Atlantique», précise-t-il.
Ce phénomène est «un nouveau risque d’orages stationnaires pouvant engendrer d’importants cumuls» de précipitations, alerte le météorologue Guillaume Séchet, qui ajoute que «la région de Valence pourrait à nouveau être touchée».
Le lourd bilan humain avait attisé la colère des habitants. Samedi dernier une manifestation a mobilisé près de 130 000 personnes à Valence pour exiger le départ immédiat du président de l’exécutif régional, Carlos Mazón. Le gouvernement central espagnol a aussi été très sévèrement critiqué pour la gestion calamiteuse de la catastrophe. D’ailleurs le Premier ministre Pedro Sanchez et le roi Felipe VI avaient passé un sale quart d’heure sur le terrain.
La grogne populaire a poussé le gouvernement à décréter 110 nouvelles mesures pour la reconstruction et l’aide aux sinistrés, un paquet validé hier lundi par un Conseil des ministres. Par ailleurs Sanchez a dégagé un fonds de 500 millions d’euros dédié au financement de l’évacuation «des milliers de tonnes de boue et de débris» qui jonchent les rues de Valence. A ajouter aux milliers de volontaires, soldats, policiers, gardes civils et agents des services d’urgence.
Les autorités s’activent pour remettre sur pied les infrastructures, ventiler l’aide et trouver les dépouilles des dizaines de disparus. Mais si d’autres pluies torrentielles s’abattent sur la région avec la même violence que la fois dernière ça compliquera sensiblement la tâche des intervenants et secouristes, sans parler des victimes potentielles.
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