Selon la chaîne américaine CNBC, la multinationale Microsoft a procédé au licenciement de l’ingénieure Ibtihel Abou El Saad, après que celle-ci a exprimé publiquement son opposition à la fourniture par l’entreprise de systèmes d’intelligence artificielle à Israël.
Cette décision intervient dans un contexte de fortes tensions politiques et sociales autour du rôle des grandes entreprises technologiques dans les conflits armés, notamment au Moyen-Orient. Les déclarations de la jeune ingénieure, dont le nom a été largement relayé sur les réseaux sociaux, visaient à dénoncer la participation de Microsoft à des projets technologiques susceptibles d’être utilisés à des fins militaires ou sécuritaires dans les territoires palestiniens occupés.
Un contexte de tension autour de l’éthique de l’IA
Ibtihel Abou El Saad aurait, selon les informations rapportées par CNBC, adressé des remarques critiques en interne et relayé sa position publiquement, appelant à davantage de transparence sur les partenariats stratégiques de Microsoft avec certains gouvernements, en particulier dans le domaine sensible de l’intelligence artificielle appliquée à la surveillance ou à la défense.
Son licenciement soulève des interrogations dans le milieu de la tech et des droits humains, certains y voyant une atteinte à la liberté d’expression des employés, surtout lorsqu’il s’agit de questions éthiques liées à l’usage des technologies de pointe dans des zones de conflit.
Une tendance mondiale de contestation interne
Ce cas s’inscrit dans une tendance mondiale où de plus en plus d’ingénieurs et de cadres techniques au sein des géants de la technologie expriment leur désaccord avec les usages militaires ou politiques de leur travail. Des mobilisations similaires ont eu lieu ces dernières années chez Google, Amazon ou encore Meta, concernant des contrats militaires ou de surveillance.
À ce stade, Microsoft n’a pas commenté officiellement les raisons précises du licenciement, invoquant, selon certaines sources internes, des règles de confidentialité sur les relations employeur-employé.
Ce nouvel épisode relance le débat sur la responsabilité sociale des entreprises technologiques et la nécessité d’une gouvernance éthique de l’intelligence artificielle, en particulier lorsqu’elle est utilisée dans des contextes géopolitiques explosifs.
Reste à voir si ce licenciement entraînera d’autres formes de mobilisation au sein de la firme ou dans d’autres entreprises de la Silicon Valley.
Commentaires