Une dégradation rapide après la nomination de François Bayrou
Quelques heures seulement après la nomination de François Bayrou comme Premier ministre ce vendredi 13 décembre, l’agence de notation Moody’s a abaissé la note souveraine de la France, passant de Aa2 avec perspective négative à Aa3 avec perspective stable.
Cette décision, qualifiée d’anticipée par de nombreux observateurs, reflète les inquiétudes croissantes liées à la fragmentation politique du pays et à la détérioration des finances publiques.
Une situation politique et économique sous tension
La décision de Moody’s s’inscrit dans un contexte d’instabilité politique marqué par la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin et la censure du gouvernement Barnier le 4 décembre. Selon l’agence, cette fragmentation rend difficile toute consolidation budgétaire significative, un constat alarmant alors que la dette publique s’alourdit.
Les prévisions budgétaires de Moody’s pour la France sont peu optimistes :
- Un déficit public stagnant à 6,3% du PIB en 2025, contre 5% prévu par le gouvernement.
- Une dette publique en hausse, passant de 113,3% du PIB en 2024 à 120% en 2027.
Moody’s souligne que l’un des atouts historiques de la France, sa capacité d’endettement, “s’érode progressivement” par rapport à d’autres pays aux notes similaires.
Les objectifs budgétaires en question
Le gouvernement Barnier avait fixé des cibles ambitieuses, visant un retour sous la barre des 3% de déficit public tolérée par Bruxelles d’ici 2029. Cependant, Moody’s estime que ces objectifs sont irréalistes dans le contexte actuel.
Pour l’agence, la probabilité qu’un nouveau gouvernement parvienne à réduire durablement le déficit est faible, notamment en raison de l’absence de consensus politique nécessaire pour adopter des mesures drastiques.
Une réponse immédiate de François Bayrou
Lors de la passation de pouvoir avec Michel Barnier, François Bayrou a reconnu la gravité de la situation, affirmant : “Nul plus que moi ne connaît la difficulté de la situation.” Le nouveau Premier ministre a rappelé qu’il avait souvent abordé les questions de dette et de déficit au cours de sa carrière politique, qualifiant le sujet de défi financier et moral : “La dette est un poids pour nos enfants.”
François Bayrou s’est engagé à adopter une ligne de conduite claire, basée sur la transparence et la rigueur budgétaire : “Ne rien cacher, ne rien négliger et ne rien laisser de côté.”
Une position comparable à ses pairs européens
La dégradation de Moody’s place désormais la France au même niveau que ses notes chez ses concurrents :
- S&P : AA- avec perspective stable.
- Fitch : AA- avec perspective négative.
Ces notes, bien qu’encore élevées, signalent un climat de défiance envers la capacité du pays à redresser ses finances publiques dans un environnement économique fragile.
Ainsi, la dégradation de la note souveraine par Moody’s met en lumière les défis économiques et politiques majeurs auxquels doit faire face François Bayrou. Alors que la France peine à contenir son déficit et sa dette, le nouveau Premier ministre devra convaincre non seulement les agences de notation, mais aussi les citoyens et les institutions européennes, de sa capacité à redresser la barre.
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