Culture

Muawiya : la superproduction historique qui fait rayonner la Tunisie

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La Tunisie est au cœur de la superproduction télévisée Muawiya, une série historique au budget colossal d’environ 100 millions de dollars. Choisie comme principal décor de cette fresque épique, la Tunisie offre une diversité de paysages et de sites historiques idéale pour retracer le VIIe siècle.

Tournée dans plusieurs régions du pays – des studios high-tech aux oasis de Tozeur – et rassemblant de nombreux talents tunisiens, Muawiya représente une opportunité unique pour la culture et l’économie tunisiennes. Elle pourrait en effet stimuler le tourisme, attirer d’autres tournages internationaux et renforcer l’image du pays à l’étranger, en particulier à l’occasion de sa diffusion pendant le Ramadan 2025.

La Tunisie, plateau de tournage grandeur nature

Le choix de la Tunisie comme décor principal de Muawiya ne doit rien au hasard. Le tournage s’est déroulé sur plusieurs mois en 2022-2023 aux quatre coins du pays. Les studios Carthago Film, près de Tunis, ont accueilli la reconstitution de vastes décors d’époque. Sur le littoral, Hammamet a servi de premier lieu de tournage dès juillet 2022.

La production a ensuite posé ses caméras dans la cité historique de Kairouan, où des scènes ont été filmées à l’intérieur et aux abords de la Grande Mosquée. Les équipes ont également investi le sud tunisien : les dunes et oasis de Tozeur ont offert un paysage désertique authentique, tandis que la ville côtière de Monastir – et son célèbre Ribat, forteresse médiévale – a servi de décor pour des séquences clés.

Cette variété de lieux montre à quel point la Tunisie constitue un plateau de tournage grandeur nature prisé par les réalisateurs.

Des acteurs tunisiens sous le feu des projecteurs

La série met en scène un casting international réunissant des comédiens de divers pays arabes, parmi lesquels plusieurs Tunisiens de premier plan.

La jeune actrice Aïcha Ben Ahmed figure au générique de Muawiya aux côtés de ses compatriotes Souhir Ben Amara et Jamila Chihi.

D’autres talents tunisiens participent également à l’aventure, tels que Moncef Ajengui, Jamal Madani ou Mourad Gharsalli. Voir autant d’acteurs du cru intégrés à une superproduction d’envergure est une fierté nationale : cela offre une vitrine à ces artistes sur la scène panarabe et témoigne du savoir-faire tunisien dans l’audiovisuel.

Une aubaine culturelle et économique pour le pays

En accueillant Muawiya, la Tunisie récolte d’importantes retombées économiques et culturelles. Le budget de production a en partie irrigué l’économie locale. Les longs mois de tournage ont mobilisé des centaines de techniciens, d’ouvriers et de figurants tunisiens, générant des emplois et de l’activité dans les régions concernées.

Une portion significative de cette superproduction a ainsi été injectée dans les services et industries locales. Sur le plan culturel, Muawiya met en valeur le patrimoine tunisien : tourner à Kairouan ou à Monastir permet de présenter ces lieux historiques à des millions de téléspectateurs à travers le monde arabe.

La série fait découvrir l’architecture, les costumes et l’histoire de la Tunisie du VIIe siècle dans un format grand public, ce qui équivaut à une campagne promotionnelle implicite pour la culture tunisienne.

Tourisme : la série comme vitrine internationale

Au-delà de l’immédiat, Muawiya pourrait agir comme un formidable levier pour le tourisme tunisien. L’engouement du public pour les lieux aperçus à l’écran n’est plus à prouver : la Tunisie profite encore aujourd’hui de la renommée de tournages passés. Par exemple, certaines scènes emblématiques de Star Wars ont été filmées dans le désert de Matmata, devenu le mythique « Tatooine » de la saga.

De même, la médina de Kairouan a servi de décor à une partie des Aventuriers de l’Arche perdue (Indiana Jones), et le Sahara tunisien a figuré les étendues de Le Patient anglais. Ces superproductions mondiales tournées en Tunisie ont fait le tour du monde, médiatisant l’image du pays bien plus efficacement que n’importe quelle brochure. Des décennies plus tard, les fans affluent toujours vers le sud tunisien pour visiter le décor original de Star Wars à Ong Jmel, près de Tozeur.

Le phénomène du « tourisme cinématographique » pourrait de nouveau bénéficier à la Tunisie avec Muawiya. Diffusée sur la chaîne panarabe MBC et sur la plateforme de streaming Shahid durant le Ramadan 2025, la série va attirer un immense public du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord.

Si les paysages tunisiens et l’authenticité des décors marquent les esprits, de nombreux téléspectateurs auront envie de fouler ces sites en vrai une fois leurs voyages possibles.

La Tunisie, destination de tournage à (re)découvrir

Avec Muawiya, la Tunisie renoue avec sa tradition de terre d’accueil des grandes productions. De 1970 à 2010, plus de 250 films étrangers ont été tournés dans le pays, du péplum antique à la superproduction de science-fiction. Hollywood et d’autres industries ont longtemps profité des atouts tunisiens : lumière naturelle abondante, décors variés à faible distance, main-dœuvre qualifiée et coûts compétitifs.

Star Wars, Indiana Jones, Le Patient anglais ou La Vie de Brian ne sont que quelques exemples emblématiques des tournages ayant élu domicile en Tunisie.

Ces réussites passées ont non seulement apporté des recettes et de l’emploi, mais ont aussi forgé la réputation de la Tunisie comme destination cinématographique de premier plan. Après une décennie 2010 marquée par un ralentissement des tournages internationaux, Muawiya apparaît comme un symbole de reprise.

Le soutien logistique apporté à cette série d’envergure et la sécurité assurée pendant le tournage envoient un signal positif à l’industrie audiovisuelle mondiale. La Tunisie montre qu’elle peut à nouveau accueillir des projets ambitieux dans d’excellentes conditions.

Forte de ses studios modernes et de ses décors naturels incomparables, elle se positionne pour attirer de futures productions arabes et occidentales.

Le « buzz » autour de Muawiya et son succès potentiel pourraient ainsi enclencher un cercle vertueux : davantage de tournages étrangers, donc plus de visibilité internationale et de retombées économiques, consolidant la place de la Tunisie sur la carte du cinéma mondial.

 

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