L’ancien président de l’Assemblée nationale constituante, Mustapha Ben Jaafar, a souligné que l’absence de la Cour constitutionnelle est à l’origine de la crise politique et du conflit entre les autorités en Tunisie.
Il a déclaré la semaine dernière à une chaine arabe internationale que la tension que connaît la Tunisie actuellement n’est pas comparable à celle qui a suivi les assassinats politiques en Tunisie en 2013, considérant que la Tunisie, malgré les difficultés politiques, garde un niveau exceptionnel en termes de libertés et de démocratie…
Il a considéré que, par rapport aux expériences du printemps arabe, la Tunisie reste un modèle qui a eu des succès indéniables, et a considéré que la lutte des forces politiques pour s’accaparer le pouvoir est naturelle et n’est pas contraire aux valeurs de la démocratie, soulignant que le plus grand succès est que la Tunisie a obtenu dans la première phase de la révolution, la capacité de rédiger une constitution progressiste qui garantit les libertés et empêche tout retour à un régime autoritaire.
Toutefois, ce succès que symbolise la nouvelle constitution a été mis de côté après les élections de 2014, et aucun progrès n’a été fait au niveau de la construction des institutions constitutionnelles, à l’instar de la Cour constitutionnelle, l’épine dorsale du système démocratique selon Ben Jaafar, car elle garantit la constitutionnalité des lois et tranche en cas de conflit de pouvoirs.
Il a également estimé que l’instabilité que vit le pays est principalement due au fait que le parlement est actuellement dispersé, en raison de l’absence d’une majorité claire pouvant former un consensus sur un programme convenu entre les forces et les partis.
Cette situation a conduit à l’absence de réformes structurelles nécessaires à l’économie tunisienne, indiquant que la crise économique est le résultat d’une accumulation de tensions politiques, ainsi que d’un endettement élevé.
Il a déclaré que la Tunisie a connu un arrêt quasi complet sur la voie de la transition démocratique, mais qu’elle a une nouvelle opportunité pour remettre le train de la démocratie sur la bonne voie, malgré ceux qui cherchent à faire échouer l’expérience démocratique tunisienne.
Toutefois, malgré une analyse objective de la crise, Ben Jaafar semble avoir oublié de remonter à la source du problème à savoir cette même constitution de 2014 qu’il a toujours vanté les qualités et qui est à l’origine des tensions politiques permanentes, de l’émiettement du parlement, du surendettement de l’Etat et surtout du système politique défaillant qui a ruiné le pays, détruit l’économie et réduit la population à la misère.
La cour constitutionnelle ne sauvera pas ce système et même au cas où elle verra le jour, elle ne sera d’aucune utilité pour un système sous perfusion financière étrangère et désormais obsolète.
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