Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, qui avait pourtant fait des percées en Afrique, n’est plus en odeur de sainteté au sein de l’Union africaine, traqué par d’irréductibles adversaires comme l’Afrique du Sud et l’Algérie. Le débat s’est déplacé à la tribune de l’ONU ce vendredi 27 septembre. La communauté internationale ne pardonne pas à Netanyahu d’avoir piétiné l’appel des soutiens d’Israël – surtout les USA et la France – pour négocier un cessez-le-feu avec le Hezbollah avant d’éviter un embrasement général. Combattre le groupe libanais «jusqu’à la victoire», c’est ce que Netanyahu a répliqué à l’offre de paix. Retour de bâton aux Nations unies.
Les émissaires des pays membres n’ont pas du tout apprécié l’attitude va-t-en guerre de Tel-Aviv, le discours du Premier ministre israélien a eu un accueil glacial à l’Assemblée générale de l’ONU à New York. De nombreux diplomates ont manifesté ostensiblement leur condamnation en désertant la salle, certains ont même poussé des cris d’indignation quand Netanyahu a pris la parole. Le président de l’Assemblée a dû s’y prendre à plusieurs reprises pour qu’on laisse l’orateur s’exprimer.
La veille il a été chahuté par des manifestants dans les rues de New York, des milliers de citoyens qui ont clamé leur condamnation face aux bombardements israéliens massifs à Gaza et maintenant au Liban. Des manifestants se sont même frottés aux forces de l’ordre. Toutes ces éruptions sont un très mauvais point pour le premier soutien de ces guerres, le président américain Joe Biden, qui depuis le début du périple sanglant de Netanyahu fait un pas en arrière et deux pas en avant…vers Israël.
Dans le même temps où Biden insiste sur un cessez-le-feu il débloque une aide de 8,7 milliards de dollars, en armes, pour Tsahal. Allez comprendre. Ce que le monde entier a compris c’est que Washington ne fait rien pour stopper les tueries de masse qui n’ont aucun fondement, à part l’agenda politique et judiciaire de Netanyahu. Biden quittera la Maison Blanche en janvier prochain en emportant tous ces morts dans sa conscience. Et des drames humains il y en aura encore à en croire le funeste de discours de Netanyahu à l’ONU…
«Cette guerre peut se terminer. Tout ce que le Hamas a à faire, c’est de se rendre, déposer les armes et libérer les otages (…). S’ils (les combattants du Hamas) ne le font pas, nous nous battrons jusqu’à obtenir une victoire, une victoire totale. Il n’y a pas d’alternative», a asséné le Premier ministre israélien. Voilà pour la Palestine, place au Liban :
«Tant que le Hezbollah choisit la voie de la guerre, Israël n’a pas d’autre choix, et Israël a le droit de mettre fin à cette menace et de faire revenir ses citoyens chez eux en sécurité». Il a déclaré qu’il continuerait les assauts meurtriers «jusqu’à ce que tous» ses «objectifs soient atteints».
Puis en direction de l’ONU il a lancé cette attaque, une illustration de son profond mépris pour le droit et la légalité internationaux (Israël a battu tous les records de condamnations et résolutions) : «Je vous le dis, jusqu’à ce qu’Israël, jusqu’à ce que l’État juif, soit traité comme les autres nations, jusqu’à ce que le marécage antisémite soit asséché, l’ONU sera considérée par les gens justes comme rien de plus qu’une farce méprisante».
Il est vrai que personne dans l’absolu, aucun Etat ou aucune organisation ne peut forcer la main de Netanyahu tant que les Etats-Unis sont derrière lui. Mais ces guerres ont aussi un prix pour Israël, quoi qu’il en dise, le coût est économique, diplomatique, humain. Tôt ou tard ces conflits cesseront, mais leurs dégâts l’Etat hébreu les traînera longtemps comme un boulet. “Le plus fort n’est jamais assez fort pour être toujours le maître…“.
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