Le nouveau Code du travail qui sera voté au parlement tunisien marque un tournant décisif dans le monde de l’emploi. En interdisant la mise à disposition de main-d’œuvre, cette réforme vise à protéger les travailleurs contre la précarité et l’exploitation.
Cependant, cette mesure soulève de nombreuses interrogations, notamment sur l’avenir des agents de sécurité, des femmes de ménage et des autres travailleurs externalisés par des sociétés prestataires.
Jusqu’à présent, de nombreuses entreprises tunisiennes faisaient appel à des sociétés d’intérim ou de prestation de services pour recruter du personnel, notamment dans les secteurs de la sécurité, du nettoyage et de la maintenance. Ces travailleurs, bien que techniquement employés par une société tierce, travaillaient sous les ordres directs de l’entreprise cliente, ce qui revenait à une mise à disposition déguisée.
Avec le nouveau Code du travail, cette pratique est désormais interdite. Désormais, tout travailleur effectuant une mission récurrente pour une entreprise devra être embauché directement par celle-ci. Cette mesure vise à garantir de meilleures conditions de travail, en réduisant la précarité liée aux contrats temporaires ou sous-payés.
Les entreprises de sécurité privée, de nettoyage, de logistique et de maintenance sont concernées par cette réforme. En effet, elles fonctionnent principalement sur un modèle de sous-traitance, en fournissant du personnel aux entreprises clientes.
Cependant, le nouveau Code du travail ne supprime pas totalement la sous-traitance. Il interdit uniquement la mise à disposition de main-d’œuvre, c’est-à-dire le fait qu’un employé travaille sous la direction de l’entreprise cliente alors qu’il est officiellement employé par une société tierce.
Ainsi, les sociétés de prestation pourront continuer à exister à condition de respecter certains critères :
Les agents de sécurité, les femmes de ménage et d’autres travailleurs externalisés pourraient être les premiers impactés par cette réforme. De nombreuses entreprises, qui préféraient éviter les contraintes administratives liées aux embauches directes, devront désormais revoir leur organisation.
Trois scénarios se dessinent pour ces secteurs :
Face à cette situation, des ajustements réglementaires pourraient être envisagés pour préserver certains secteurs où la sous-traitance est essentielle. Par exemple, le gouvernement pourrait :
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