La situation au sud du Liban se détériore rapidement, alors qu’Israël intensifie ses bombardements et prépare une possible incursion terrestre.
Ce lundi, l’artillerie et les chars israéliens ont visé les villes de Khiyam, Kfar Kila et Al-Wazzani dans ce qui semble être le début d’une invasion terrestre dans la région. Le commandement israélien a par ailleurs décidé de créer une zone militaire fermée au nord d’Israël.
Selon des sources militaires israéliennes, un bombardement intense a été mené à partir de la région de Metula en direction de Khiyam, dans le sud du Liban. Les chars et l’artillerie ont frappé plusieurs localités, dont Khiyam, Kfar Kila, Al-Wazzani et Adaisseh, déclenchant des inquiétudes sur un éventuel déclenchement d’une opération terrestre.
La radio de l’armée israélienne a rapporté que des tirs massifs provenaient de la région de Metula. En parallèle, la chaîne américaine NBC a indiqué qu’Israël avait déployé cinq brigades le long de la frontière libanaise, tout en précisant que toutes ne devraient pas être engagées dans les combats.
Selon un responsable américain cité par NBC, Israël a déjà commencé des opérations de reconnaissance et le déploiement d’ingénieurs pour des missions de franchissement d’obstacles. La même source précise que l’opération israélienne pourrait débuter dans les prochaines heures et durer quelques jours seulement, ciblant un périmètre limité.
Des représentants israéliens ont également affirmé à la chaîne Axios qu’ils se préparaient pour une « invasion terrestre imminente » visant les villages proches de la frontière libanaise. L’objectif serait de « nettoyer » la zone frontalière afin de permettre le retour des dizaines de milliers de résidents.
L’armée israélienne a officiellement déclaré la création d’une zone militaire fermée dans les localités de Metula, Misgav Am et Kfar Giladi, situées au nord d’Israël. « Nous renforçons les défenses le long de la ligne de contact et nous nous préparons aux prochaines phases du combat », a annoncé l’armée israélienne. Des exercices ont également été menés par la brigade 188 à proximité de la frontière pour se préparer à d’éventuels combats.
Selon le quotidien israélien Maariv, la déclaration de cette zone militaire fermée pourrait constituer une étape préparatoire en vue d’une opération terrestre. Le débat sur cette potentielle incursion au Liban serait d’ailleurs à l’ordre du jour lors de la réunion actuelle du cabinet de sécurité israélien, selon le journal Israel Hayom.
Le président américain Joe Biden a confirmé être au courant des préparatifs d’Israël pour une possible incursion terrestre au sud du Liban. Il a cependant exprimé son souhait que les opérations militaires entre Israël et le Hezbollah s’arrêtent.
De son côté, un responsable américain a indiqué à The Washington Post qu’Israël avait informé les États-Unis de son intention de mener une opération terrestre limitée au Liban. Celle-ci serait plus restreinte que la guerre contre le Hezbollah menée en 2006 et viserait spécifiquement à « nettoyer » les infrastructures du Hezbollah afin d’éliminer toute menace à la frontière nord. L’opération israélienne serait conforme aux accords avec les États-Unis, les deux pays ayant convenu d’éviter une répétition de la situation observée à Gaza.
Le Hezbollah, quant à lui, reste en état d’alerte. Dans son premier discours public depuis l’assassinat du chef du parti, Hassan Nasrallah, le vice-secrétaire général, Naïm Kassem, a assuré que les combattants du Hezbollah étaient prêts à affronter toute incursion terrestre. « Israël n’atteindra pas ses objectifs », a-t-il déclaré, affirmant que les forces du Hezbollah étaient prêtes à engager un combat terrestre.
Alors que le ministre de la Défense israélien, Yoav Gallant, a laissé entendre qu’une invasion terrestre était imminente, des sources militaires rapportent que des unités israéliennes, y compris des forces spéciales, ont déjà effectué des incursions limitées dans le sud du Liban pour préparer le terrain à une potentielle offensive.
Le contexte s’annonce explosif alors qu’Israël mobilise ses forces et renforce ses défenses le long de la frontière nord. La région est désormais en proie à une escalade majeure, dont l’issue pourrait avoir de lourdes conséquences sur la stabilité de tout le Moyen-Orient.
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