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Pape François : un dernier adieu sans Israël ?

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L’ancien ambassadeur israélien en Italie, Dror Eydar, a vivement critiqué le pape François au lendemain de l’annonce de son décès, appelant l’État hébreu à ne pas assister à ses funérailles.

Décédé lundi à l’âge de 88 ans, le pape François, figure centrale du Vatican depuis 2013, a suscité une réaction controversée de la part de Dror Eydar. Dans une déclaration relayée par le quotidien Maariv, l’ex-diplomate israélien a jugé que l’État d’Israël « ne devrait pas participer à ses obsèques si elle tient à sa dignité nationale ». Il accuse l’ancien chef de l’Église catholique d’avoir été « hostile à Israël » et de ne pas avoir condamné les violences perpétrées contre les Israéliens.

« Le pape n’a dit que quelques mots en faveur d’Israël, tout en nous accusant de génocide », a affirmé Eydar. Il reproche notamment au souverain pontife d’avoir « parlé des enfants de Gaza mais jamais des nôtres » et estime qu’il a contribué, selon ses mots, à « alimenter l’antisémitisme mondial ».

Le diplomate va jusqu’à comparer le pape François à Pie XII, chef de l’Église catholique pendant la Seconde Guerre mondiale, souvent critiqué pour son silence présumé face à la Shoah. « Seul Pie XII rivalise avec lui en matière d’antisémitisme », a-t-il déclaré, qualifiant ce dernier de « pape de l’Holocauste ».

Eydar suggère néanmoins qu’un représentant israélien « de rang inférieur » soit envoyé pour souligner que « le sang juif ne vaut pas rien », réaffirmant son désaccord avec toute marque officielle d’hommage à la figure papale défunte.

Un signal fort en pleine tension diplomatique

Cette déclaration intervient dans un contexte de tensions accrues entre Israël et plusieurs institutions internationales, en particulier autour des critiques émises contre les opérations militaires à Gaza. Le Vatican, sous le pontificat de François, s’était plusieurs fois exprimé en faveur de la paix et du respect du droit humanitaire, appelant à protéger les civils, notamment palestiniens.

Cette sortie polémique de Dror Eydar s’inscrit dans une tendance plus large observée ces derniers mois : les déclarations des responsables israéliens gagnent en virulence, marquant une rupture progressive avec les usages diplomatiques traditionnels.

L’arrogance de ton, assumée et répétée, semble désormais prendre le pas sur la retenue et la diplomatie, y compris dans les relations avec des institutions religieuses de portée mondiale comme le Vatican.

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